Juppé souhaite “bon courage” à son ami Woerth (France-Soir)

Lâché par l’opinion publique, le ministre du Travail peut compter sur le soutien réaffirmé dimanche de l’Elysée et de l’UMP pour porter la réforme des retraites à partir de mardi à l’Assemblée.

Juppé souhaite “bon courage” à son ami Woerth (France-Soir)
L’affaire Bettencourt a bel et bien écorné l’image d’Eric Woerth dans l’opinion. Une majorité de Français (60 %) estiment que le ministre du Travail ne devrait pas « porter » la réforme des retraites, selon un sondage publié dimanche et réalisé par Harris Interactive pour RTL. Un désaveu cinglant des sympathisants de gauche (88 %), et « non négligeable » des sympathisants de droite (30 %), précise l’institut.

Cette fronde, nourrie par l’opposition et soutenue par les syndicats (qui doutent désormais ouvertement de la capacité de Woerth à piloter la réforme des retraites), n’a pas – encore ? – gagné l’Elysée. La ligne officielle est, certes, proclamée avec moins de spontanéité et de véhémence qu’au cœur de l’été, mais elle n’a pas bougé : après François Fillon jeudi soir, Nicolas Sarkozy a réaffirmé vendredi – d’un « oui » franc, quoique succinct – sa confiance en son ministre. Et hier, au Grand Rendez-vous Europe 1-Le Parisien, Claude Guéant a, lui aussi, assuré le maire de Chantilly (Oise) de son soutien. S’indignant « des rumeurs » et rappelant qu’Eric Woerth n’est « même pas mis en examen », le secrétaire général de l’Elysée a estimé que « rien de ce qui lui a été reproché ne tient jusqu’ici, d’après ce que j’ai pu lire dans la presse ». « Il est celui qui a préparé la réforme et est parfaitement en mesure de la porter », a-t-il insisté.

« Je suis mobilisé à 120 % »

Balayer les critiques, Alain Juppé s’y est également attelé hier lors du « Grand Jury » RTL-LCI-Le Figaro. « La question de fond est la suivante : Eric Woerth est-il un bon ministre ? Je réponds oui. Il connaît son dossier, il est travailleur et compétent, ouvert et prêt au dialogue, a détaillé l’ancien Premier ministre. Je voudrais lui souhaiter bon courage. »

Il lui en faudra. Car, dès demain, l’Assemblée nationale débattra du projet gouvernemental. Seul à la barre, dans l’hémicycle, Woerth devra répondre aux questions incisives et récurrentes des députés PS, qui ont prévu de l’interpeller sur son « mensonge » dans l’un des volets de l’affaire Bettencourt, confie leur chef de file, Jean-Marc Ayrault. Et c’est bien là que le bât blesse : à chaque fois qu’il souhaite détailler et appuyer sa réforme des retraites, le ministre doit d’abord se justifier d’être intervenu – ce qu’il avait toujours nié – dans la remise de la Légion d’honneur à Patrice de Maistre, l’homme de confiance de Liliane Bettencourt.

Jusqu’à présent, quoi qu’il lui en coûte, Eric Woerth s’obstine à garder le cap que lui a fixé le Président. Demain soir, il défendra sa réforme au 20 heures de TF1, et jeudi, il interviendra après François Fillon dans l’émission d’Arlette Chabot sur France 2, A vous de juger. « Je suis mobilisé à 120 % », clame-t-il. Encore faut-il que sa voix soit entendue.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite