Ainsi, le traitement du bacille tuberculeux a débuté après la Seconde Guerre mondiale quand les mesures sanitaires à l’échelle mondiale ont permis d’amorcer la régression de ce fléau jusqu’en 1960. Cependant, depuis lors, la maladie n’a cessé de se propager dans une bonne partie du globe.
En effet, sans oublier la menace actuelle du nouveau coronavirus qui plante le système de protection de la planète et met en danger la vie des populations, la tuberculose est un véritable défi sanitaire qui ne touche pas seulement les pays pauvres ou en développement mais également les pays riches dont les nécessiteux et les marginaux font les frais de la carence éventuelle du système de santé.
En effet, plus de 4.000 personnes meurent de la tuberculose par jour et près de 30.000 autres contractent cette maladie pourtant évitable et curable, selon les statistiques de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Ces chiffres inquiétants sont la résultante d’un traitement souvent mal suivi en milieu paupérisé, dont les coûts excèdent les possibilités des pays en développement. Le danger s’exacerbe quand on sait que les immunodéficiences, dont le sida est la version la plus redoutable, font le lit de la tuberculose, comme le faisaient autrefois la malnutrition, l’alcoolisme et la cachexie, relève encore l’OMS.
Pour lutter contre cela, l’OMS a lancé, avec le Fonds mondial et le Partenariat Halte à la tuberculose, une initiative intitulée « Find. Treat. All. #EndTB » (Trouver. Traiter. Tous #EndTB) dans le but d’intensifier la lutte antituberculeuse et de garantir l’accès aux soins dans le cadre des efforts déployés par l’organisation mondiale en faveur de la couverture sanitaire universelle. A cet égard, le thème de la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose 2020, « Il est temps », insiste sur le fait qu’il est urgent d’agir pour honorer les engagements pris par les dirigeants mondiaux, à savoir : l’élargissement de l’accès à la prévention et au traitement, le développement de la culture de la responsabilisation, l’accès à un financement suffisant et durable, y compris pour la recherche, et l’élimination de la stigmatisation et la discrimination.
En adhésion à cette stratégie de l’OMS pour mettre fin à la tuberculose, le Maroc a mis au point un plan stratégique national de lutte antituberculeuse (2018-2021) qui vise à réduire de 40% le nombre de décès liés à la maladie en 2021 par rapport à l’année 2015 et augmenter le taux de détection à plus de 90 % à l’horizon de 2021.
Grâce à ce fort engagement du ministère de la Santé, ce plan assure gratuitement toutes les prestations de prévention et de prise en charge des malades atteints de tuberculose dans tous les établissements de soins de santé, permettant ainsi la réalisation de progrès importants liés à la réduction du nombre de décès et l’augmentation du succès thérapeutique.
La dangerosité de la tuberculose interpelle toute la planète, en ce sens qu’il s’agit d’un problème marquant de santé publique, dont les déterminants sont principalement représentés par les inégalités sociales et les conditions économiques défavorables.