John Kerry à Alger : la presse l’accuse d’apporter sa caution à Bouteflika

Le secrétaire d’Etat américain John Kerry a été ce jeudi en visite à Alger, un déplacement critiquée par la presse qui y a vu, en pleine campagne électorale, un soutien tacite au président Abdelaziz Bouteflika.

M. Kerry, arrivé mercredi, sous haute protection, pour sa première visite en Algérie depuis qu’il est devenu secrétaire d’Etat en février 2013, est parti en fin de journée pour le Maroc.

"Nous attendons des élections transparentes et conformes aux standards internationaux", a déclaré M. Kerry lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue Ramtane Lamamra, à propos du scrutin du 17 avril.

"Les USA travailleront avec le président que le peuple algérien choisira, pour dessiner l’avenir que l’Algérie et ses voisins méritent", a-t-il ajouté, en évoquant "un avenir où les citoyens peuvent exercer librement leurs droits civiques, politiques et humains".

En tenant ces propos, M. Kerry semblait répondre indirectement aux inquiétudes d’une partie de la presse mais aussi de l’opposition se demandant si cette visite, à deux semaines de la présidentielle, ne constituait pas un soutien à M. Bouteflika qu’il a rencontré. Les images de cette rencontre montraient d’ailleurs un président qui peine à parler et à se faire comprendre. La traductrice était obligée de se pencher tout près du Bouteflika pour pouvoir saisir ses mots.

Autre chose : l’échange aussi bref qu’il est renseigne sur la difficulte de coopération entre l’Algérie est les Etats-Unis. Il y a comme un décalage entre les intentions et les concrétisations.

Le président algérien, âgé de 77 ans dont 15 passés au pouvoir, brigue un quatrième mandat malgré ses problèmes de santé. Il est donné largement favori face à ses cinq adversaires, dont le plus sérieux est Ali Benflis, qui fut son homme de confiance au début de son premier quinquennat (1999/2004).

"Acte délibéré ou hasard du calendrier, difficile de croire que la visite de John Kerry à Alger n’a aucune portée politique", notait jeudi Le Quotidien d’Oran. "La nature même de l’hôte de l’Algérie ne peut laisser indifférent puisque les Etats-Unis d’Amérique ont leur mot à dire concernant notre cuisine interne, n’en déplaise aux patriotes de dernière minute".

"Que vient faire Kerry en Algérie?", se demandait dès mercredi le quotidien El Watan. Cette visite "ressemble à une maladresse diplomatique ou peut-être même à une erreur tactique d’appréciation", jugeait le journal.

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