« Hors de question » de parler de fédéralisme au Mali (Premier ministre malien)

Le Premier ministre malien Diango Cissoko a prévenu qu’il était "hors de question de parler de fédéralisme" dans le cadre du dialogue que Bamako doit engager avec les populations du nord du Mali, dans un entretien au Monde jeudi.

"Nous sommes prêts à discuter de tout et avec tous, pas seulement avec les communautés du Nord. Mais il est hors de question de parler de fédéralisme. Nous ne discuterons pas, non plus, de partition du pays", a déclaré M. Cissoko.

"Nous ne discuterons pas de la remise en question de la laïcité. Et nous n’accepterons pas la présence de groupes armés dans le pays", a ajouté le Premier ministre malien.

Plus d’un mois après le début de l’intervention française au Mali et la reprise des grandes villes du nord du pays aux groupes islamistes armés qui les occupaient, Bamako s’est engagé à lancer un dialogue politique avec les populations du nord du pays, dont les touareg. "Je souhaite qu’il commence dès le mois de mars", a déclaré M. Cissoko, qui avait annoncé mardi lors d’une visite à Paris la création prochaine d’une commission "du dialogue et de la réconciliation".

Officiellement, les dirigeants de la rébellion touareg du MNLA (Mouvement national de Libération de l’Azawad) ont renoncé à leur revendication d’indépendance.

Lors d’une conférence de presse mardi à Paris, M. Cissoko avait estimé que le MNLA avait "vécu" et n’avait plus de raison d’être puisqu’il "reconnaît l’intégrité, l’unicité et la laïcité de l’Etat".

"Nous sommes ouverts à tout dialogue avec toutes les communautés dès lors qu’il s’agit de parler de développement local et d’approfondir la décentralisation. Nous sommes aussi prêts à examiner une forme de redécoupage du territoire: créer plus de régions, de communes, de cercles, d’arrondissements dans le nord", a ajouté au Monde M. Cissoko.

Il a cependant rejeté l’argument selon lequel Bamako avait délaissé le nord du pays: "le sentiment de marginalisation des populations tient au fait que les conditions de réalisation des projets y sont beaucoup plus difficiles. Il faut y investir quatre à cinq fois plus qu’au sud pour obtenir le même résultat".

"Le nord n’a pas été délaissé. Seulement la modicité des ressources du pays nous oblige à faire des choix", a-t-il ajouté.

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