Les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE se sont retrouvés mardi soir pour répondre d’urgence à l’inquiétude, voire au rejet, exprimés dimanche.
"Je veux que l’Europe change. Elle doit entendre ce qui s’est passé en France", a lancé le président français François Hollande. "Un électeur sur quatre a voté pour l’extrême droite. Oui il y a un problème, mais pas seulement pour la France", a-t-il affirmé. "C’est aussi un problème pour l’Europe", a-t-il averti.
Le Premier ministre britannique, David Cameron, a lui aussi réclamé une réforme de l’UE. "Elle est devenue trop grosse, trop autoritaire, trop intrusive", a-t-il tonné. Mis en difficulté par la victoire du parti europhobe UKIP, qui réclame la sortie du Royaume-Uni de l’UE, M. Cameron exige une limitation des interventions de l’Europe "là où elles sont nécessaires".
"Le moment est venu de changer les politiques européennes", affirme également le chef du gouvernement italien, Matteo Renzi. Fort de son succès aux européennes, il demande une réponse européenne rapide. Il veut mettre à profit la présidence de l’UE par l’Italie, qui commence le 1er juillet.
Pour lui, il faut régler rapidement la désignation des nouveaux dirigeants des institutions de l’UE et fixer un agenda d’actions européennes, pour la relance, l’emploi et la gestion des flux migratoires.
La chancelière allemande Angela Merkel, dont le rôle est plus que jamais central, n’est pas forcément sur la même longueur d’onde. "Il s’agit de reconquérir les électeurs" qui se sont portés sur les extrêmes, a-t-elle expliqué lundi, affirmant qu’une "politique de compétitivité, de croissance et d’emplois est la meilleure réponse au mécontentement".