A 16 ans, la perle tricolore attise tous les regards et doit supporter une énorme pression. Dès la première rotation, à la poutre, les Françaises ont ainsi connu une entame délicate. Si Marine Brevet, préférée à Aurélie Malausséna, s’en est plutôt bien sorti, la belle sortie de Pauline Morel n’a pas suffi à effacer un gros déséquilibre. Quant à la demoiselle d’Avoine, elle a cumulé un manque d’amplitude sur les sauts, un déséquilibre sur son double pivot et, surtout, une chute sur le salto japonais. Dans le même temps, grâce à Beth Tweddle, sa championne du monde de la spécialité, la Grande-Bretagne excellait au sol (41,425 pts, à 3 dixièmes des Russes), avant de voler sur les barres asymétriques (1er avec plus de deux points d’avance sur la France 2e à cet agrès). Quant aux Roumaines, elles limitaient les dégâts sur leur agrès chroniquement faible, les barres asymétriques, qu’elles compensaient par une précision redoutable à la poutre.
Deux finales pour Dufournet, Une pour Brevet
Au sol, les Françaises perdaient encore de précieux points. Médaillée de bronze lors de la Coupe du monde à Bercy il y a près de trois semaines, Marine Brevet réussissaient pourtant à mettre sa belle qualité de jambes en valeur (13,55 pts), malgré une sortie de praticable. Elle aura la chance d’améliorer tout ça dimanche puisque la Stéphanoise s’est hissée en finale. Pauline Morel, elle, abandonnait quelques dixièmes mais évitait la catastrophe. Un écueil dans lequel sombra Youna Dufournet, qui avortait sa troisième diagonale acrobatique, ce qui équivaut à une perte sèche de presque deux points.
Double championne d’Europe juniors en 2008 (saut et barres asymétriques), médaillée de bronze mondiale au saut en octobre dernier, l’adolescente devait impérativement se ressaisir. Pour le groupe, mais aussi pour elle-même. En débarquant en Angleterre, elle visait les quatre finales par appareil. Deux s’étaient déjà envolées. Or le talent s’accompagne souvent d’un fort mental, et Youna Dufournet l’a prouvé, escortant les passages corrects d’Aurélie Malausséna et de Pauline Morel, pour se hisser dans les grand huit de ces deux agrès de prédilection, prévus dimanche après-midi. « Après tout, les garçons avaient réussi de très belles qualifications (1er, ils avaient ensuite décroché la médaille de bronze samedi dernier), rappelle Daniel Goury, le DTN. Peut-être que l’histoire peut aussi s’écrire à l’envers ? » En tout état de cause, si les Russes semblent intouchables, si les Roumaines affichent une solidité à toute épreuve, le podium est très largement dans les cordes de l’équipe de France. A condition de gommer les bêtises. De ne pas s’égarer comme les petites juniors, si proches de la médaille de bronze par équipe la veille, finalement revenue aux Italiennes pour un seul petit dixième de point, à cause d’une poutre trop chaotique. – C.L. à Birmingham.