Gérard Longuet : « pas de partenariat possible » en Afghanistan sans « confiance »

Il n’y a « pas de partenariat possible » en Afghanistan sans « confiance », a déclaré samedi matin à Kaboul le ministre de la Défense Gérard Longuet, arrivé en Afghanistan au lendemain de la mort de quatre soldats français, tués par le tir d’un soldat afghan dans l’est du pays.

Gérard Longuet :
La France a suspendu jusqu’à nouvel ordre "toutes les opérations de formation et d’aide au combat de l’armée française" en Afghanistan. Selon le président Nicolas Sarkozy, "la question d’un retour anticipé de l’armée française en France" se posera "si les conditions de sécurité ne sont pas clairement établies", a prévenu le chef de l’Etat, alors que le départ des troupes françaises est prévu pour la fin de l’année 2013.

L’attaque a eu lieu sur la base militaire de Gwan, dans la province de Kapisa, partagée entre les forces afghanes et le contingent français. Outre les quatre tués, une quinzaine de soldats français ont aussi été blessés, dont huit sont dans un état grave. un porte-parole taliban, Zabihullah Mujahid, a loué l’assaillant afghan, sans fournir de détails.

Envoyé par Nicolas Sarkozy, le ministre français de la Défense Gérard Longuet est arrivé samedi matin à Kaboul, pour une mission d’évaluation.

"Ici on a des soldats qui viennent pour sécuriser le pays, pour aider une armée à se mettre en place, pour faire en sorte que la loi du plus fort, la violence, ne soient pas la règle absolue. Ils font leur métier avec sérieux et passion (…) au contact permanent de l’armée nationale afghane", a expliqué M. Longuet.

"Ils se connaissent (…) et d’une certaine façon, cette confiance qu’ils établissent, ils en ont été victimes", a-t-il ajouté. Quant au fait de maintenir cette confiance, "c’est tout l’enjeu de (son) très court déplacement, c’est d’évaluer quelle est l’attitude que nos responsables doivent prendre". "Parce que pour construire cette armée afghane, il faut un support, un appui, de la formation, de l’accompagnement, donc de la confiance", a souligné le ministre. "C’est la raison pour laquelle les talibans s’efforcent de multiplier des opérations qui sont très peu nombreuses" mais "chacune d’entre elles est insupportable (…), fait craquer ce besoin de confiance sans lequel il n’y a pas de partenariat possible", a-t-il dit. Les soldats français "n’ont pas eu leur chance", a constaté M. Longuet. "C’est un meurtre. Ce n’est pas la guerre", a-t-il dit.

D’après le colonel Thierry Burkhard, porte-parole de l’état-major des armées, la fusillade a eu lieu vendredi peu après la fin d’un entraînement physique intensif des militaires français, qui n’étaient pas armés au moment de l’attaque. Le soldat afghan a ouvert le feu sur eux avec une arme automatique.

Le tireur avait l’autorisation d’entrer dans la base militaire de Gwan, où environ 600 hommes sont postés, dont environ trois-quarts d’Afghans et un quart de Français. Le tireur a été arrêté et était interrogé vendredi, selon le porte-parole du ministère afghan de la défense, le général Mohammad Zahir Azimi.

La France compte actuellement quelque 3.800 militaires en Afghanistan.

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