Le parquet avait réclamé le placement en détention, après avoir ouvert ce matin une information judiciaire pour "fraude à examens publics, violation du secret professionnel, abus de confiance, vols et recels".
Au regard des faits, le magistrat instructeur n’est finalement pas allé si loin.
Le principal suspect dans cette affaire de fuites aux examens du bac a été laissé en liberté, sous contrôle judiciaire, avec interdiction de rencontrer les deux autres protagonistes. Il devra répondre de "fraudes aux examens, recel de violation de secret professionnel et recel d’abus de confiance".
L’avocat du jeune homme soupçonné d’avoir photographié l’énoncé, continue de plaider la "blague potache" et conteste tout caractère "concerté" : pour Me Olivier Morice, il ne s’agit pas d’une fraude organisée.
Les deux autres suspects ont également été mis en examen et relâchés, sans mesure de contrôle judiciaire.
L’origine de la fuite aurait été identifiée par les enquêteurs. La police est sur les traces d’un employé d’une imprimerie, et peut-être de son fils.
Recours devant le tribunal administratif
L’énoncé de probabilités de l’épreuve de math de bac S avait été mis en ligne à la veille de l’examen sur un site Internet de jeux vidéo.
Le ministre de l’Education Luc Chatel avait décidé de ne pas annuler l’épreuve passée par quelque 165.000 lycéens, "eu égard au caractère circonscrit" de la fuite – la publication sur Internet n’a guère suscité de commentaires, preuve que la publication a été peu consultée. Les probabilités ne seront toutefois pas notées.
Deux recours administratifs individuels ont cependant été déposés, à Paris et Poitiers.
Si le tribunal administratif (TA) était saisi par une fédération de parents d’élèves ou un syndicat d’enseignants, une décision du TA pourrait conduire à l’annulation du bac S.