François Hollande se place comme un allié clé de l’Arabie au Moyen-orient

François Hollande s’est positionné dimanche durant une visite officielle à Ryad comme un allié clé de l’Arabie saoudite au Moyen-orient, estimant notamment que Paris partageait « exactement » les positions du royaume sur le dossier syrien.

Le président a aussi annoncé que la France répondrait favorablement au Liban qui souhaite profiter d’un financement de trois milliards de dollars de l’Arabie saoudite pour acheter des armes françaises pour équiper son armée.

"Ce que je sais, c’est que la France, depuis déjà longtemps mais encore récemment, équipe l’armée libanaise et entendra répondre à toutes les sollicitations qui lui seront adressées», a dit le président français, qui a promis que Paris et Ryad combineraient leurs efforts pour assurer l’intégrité et la stabilité du pays.

L’armée libanaise peine à endiguer les violences liées au conflit en Syrie voisine et souffre d’un manque d’équipements qui l’empêche de contenir l’influence du Hezbollah, mouvement armé soutenu par l’Iran chiite qui combat aux côtés des forces du président syrien Bachar al Assad.

François Hollande devait rencontrer dimanche dans la soirée l’ancien Premier ministre libanais Saad Hariri dont l’un des proches, l’ancien ministre Mohamed Chatah, a trouvé la mort vendredi à Beyrouth lors d’un attentat.

Le président français, qui rencontrera aussi dimanche le président de la Coalition nationale syrienne (CNS), a assuré les Saoudiens que Paris resterait sur la même ligne de fermeté à l’égard du président syrien pour soutenir l’opposition "modérée" et aboutir à une transition politique à Damas.

"La France et l’Arabie saoudite sur la Syrie (…) partagent exactement la même position", a-t-il dit.

Le président français souhaite que la CNS participe à la conférence de paix dite de Genève II prévue le 22 janvier, que l’opposition menace de boycotter en raison notamment des bombardements qui se poursuivent à Alep.

La volonté de Paris de "punir" via des frappes militaires le régime de Bachar al Assad en raison de l’utilisation présumée d’armes chimiques, une option écartée in fine par Barack Obama,a été appréciée à Ryad et a contribué au réchauffement des relations bilatérales.

Ryad a aussi noté la fermeté de la diplomatie française sur le dossier du nucléaire iranien et le "vive la France" lancé parle sénateur républicain John McCain durant les négociations quiont abouti à un accord temporaire à Genève a trouvé un écho dans la péninsule arabique.

"Nous avons sur l’Iran la même volonté, faire en sorte que nous puissions trouver une trouver solution définitive à la question nucléaire", a dit le président français.

Le déplacement de François Hollande intervient à un moment où l’axe Ryad-Washington, qui structure depuis des décennies la géopolitique de la région, bat de l’aile et où la diplomatie américaine déplace le centre de gravité de son action vers l’Asie.

Sa deuxième visite dans le royaume marque aussi une volonté d’équilibre après la "lune de miel" entre Nicolas Sarkozy et le Qatar, un pays 15 fois moins peuplé.

Pour certains analystes, François Hollande positionne progressivement la France pour qu’elle puisse, dans une certaine mesure, prendre le relais des Américains comme alliée privilégiée des Saoudiens.

"C’est vrai que depuis plusieurs mois notre coopération s’est renforcée", a estimé le président français, qui n’a pas tari d’éloges à l’égard du monarque saoudien.

"J’apprécie la sagesse du roi Abdallah, elle est précieuse", a encore estimé François Hollande dont l’entourage assure que son estime est réciproque.

"Le roi a salué le rôle pionnier de la France sur la Syrie",a-t-on rapporté dans la délégation française o l’on espère beaucoup du partenariat avec "le premier client de la France au Moyen-Orient".

Accompagné d’une délégation de patrons, François Hollande participera lundi à un forum économique o il doit évoquer les ambitions françaises.

Outre ses gigantesques besoins en infrastructures qui font rêver les géants du BTP comme Vinci ou Bouygues, le pays procède à la modernisation de son appareil militaire, ce qui pourrait déboucher sur d’importants contrats.

La France a déjà obtenu de participer à la modernisation de frégates saoudiennes et s’intéresse de près aux besoins de la marine du royaume ou à ses systèmes de défense antiaériens.

Paris aimerait aussi participer au programme nucléaire saoudien et livrer ses Airbus à la compagnie Saoudia, mais aussi attirer davantage d’investissements "productifs" saoudiens en France, comme ceux qui ont permis le sauvetage du volailler Doux.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite