"Nous allons augmenter, déjà, de 25% tout de suite", puis "en fonction des besoins", a déclaré Jean-Marc Ayrault mercredi matin sur BFM-TV, précisant que le sujet serait abordé ce mercredi en Conseil des ministres.
"Nous voulons le doubler, c’est un engagement du Président de la République, ce sera fait", a rappelé le Premier ministre. "L’objectif c’est que ce soit utile au pays", a-t-il ajouté. "La finance au service de l’économie et de l’emploi".
La décision de soumettre à prélèvement les sommes dépassant les 15.300 euros "n’est pas prise", a ajouté le chef du gouvernement.
Dans un premier temps, le montant maximal de dépôts dans un Livret A va donc passer dans les prochains jours à environ 19.000 euros. Pour un Livret développement durable, le plafond va passer de 6.000 à environ 7.500 euros, pour financer les PME et les entreprises innovantes.
Cette réforme, annoncée pour juillet par le candidat Hollande avant son élection à l’Elysée, avait été reportée, suscitant quelques critiques au sein de la majorité de gauche.
Mais avant la pause estivale, Pierre Moscovici avait assuré que la promesse serait "tenue", précisant toutefois qu’elle serait "mise en œuvre au fur et à mesure des besoins".
Le gouvernement, qui ne va donc pas procéder à un vrai doublement pour l’instant, semble avoir en partie entendu les craintes des banques et assureurs, opposés à cette mesure.
Selon eux, le niveau actuel du plafond est suffisant pour permettre la construction de logements sociaux, que le gouvernement entend porter à 150.000 par an, contre 110.000 en 2011.
Banquiers et assureurs craignent également que des liquidités soient retirées des produits d’épargne qu’ils proposent pour y être transférées, alors que les futurs cadres réglementaires imposent notamment aux banques de renforcer leurs fonds propres. Or, les sommes placées sur le Livret A ne sont comptabilisées que partiellement dans leur bilan, puisque 65% de l’encours est censé être centralisé au niveau de la Caisse des dépôts.