France: des centaines de personnes attendent le chef de la diplomatie turque à Metz

Quelque 800 personnes issues de la communauté turque étaient rassemblées dimanche à la mi-journée à Metz (nord-est de la France), avant un meeting du chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu, refoulé la veille des Pays-Bas par les autorités néerlandaises, a constaté un journaliste de l’AFP.

Le ministre turc doit s’exprimer à partir de 14H00 (13H00 GMT) au Palais des congrès de Metz, à l’invitation d’une association locale, l’Union des démocrates turcs européens section Lorraine (UETD).

Un millier de personnes au total sont attendues. M. Cavusoglu vient plaider pour l’adoption du projet de révision constitutionnelle renforçant les pouvoirs du président turc, qui sera soumis à référendum le 16 avril.

Dans le public, certains tenaient des drapeaux turcs à la main ou arboraient sur les épaules la bannière rouge et blanc au croissant et à l’étoile.

Ce rassemblement, prévu depuis plusieurs semaines, suscite un intérêt médiatique inattendu depuis samedi avec la crise qui secoue les relations diplomatiques entre Ankara et La Haye.

"L’événement a pris une autre dimension depuis hier, depuis ce qui se passe en Hollande", a commenté Saban Kiper, vice-président d’une fédération associative turque, le Conseil pour l’égalité, la justice et la paix (Cojep).

"La France a adopté une attitude plus sereine que les Pays-Bas, dans un cadre démocratique", s’est-il félicité, expliquant être venu assister à la "rencontre d’un ministre qui vient voir des expatriés".

La communauté turque en France est forte d’environ 700.000 personnes, dont 160.000 dans le Grand Est. 70.000 sont inscrites sur les listes électorales, dont 60% font traditionnellement usage de leur droit de vote.

"C’est un meeting politique. Nous sommes en campagne électorale en France", a souligné M. Kiper. "Tout ce qui se passe dans un cadre démocratique, qui ne présente pas de menace de trouble à l’ordre public, est autorisé. Je ne vois pas pourquoi on interdirait ce genre de meetings", a-t-il encore commenté.

Empêché samedi matin d’atterrir aux Pays-Bas, M. Cavusoglu avait finalement atterri samedi dans la soirée à Metz. Il devait également participer dimanche à un rassemblement à Zurich mais la rencontre a été annulée.

Un député français de droite, Pierre Lellouche, a jugé dimanche "incompréhensible" que le gouvernement français ait autorisé la tenue du meeting à Metz. "Il est hors de question d’accepter que des gouvernements étrangers, qui bafouent chez eux la démocratie, utilisent, sans vergogne, nos principes démocratiques pour faire campagne dans nos pays", a-t-il dit dans un communiqué.

Avec AFP

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