France/Benalla : dans un Parlement électrisé, le Premier ministre conteste l’existence d’une « affaire d’Etat »

Le Premier ministre français Edouard Philippe a relativisé mardi devant les députés l’affaire Benalla, qui n’est pour lui qu’une "dérive individuelle", tandis le président Emmanuel Macron restait mutique.

"Rien n’a été masqué, rien n’a été omis", a assuré dans une atmosphère très tendue le chef du gouvernement, soumis à un feu roulant de questions à l’Assemblée nationale – la chambre basse du parlement -, où le dépôt d’une motion de censure est en vue.

Edouard Philippe a ainsi brisé le silence de l’exécutif sur le scandale provoqué par la diffusion d’images filmées montrant Alexandre Benalla, un ancien collaborateur de M. Macron, en train de frapper deux manifestants le 1er mai.

Il s’agit d’une "dérive individuelle" et non d’"une affaire d’Etat", a soutenu le Premier ministre sous les ovations des députés macronistes et les quolibets de l’opposition.

Admettant que des "questions" se posaient sur la "proportionnalité" de la sanction infligée début mai à M. Benalla, il a toutefois jugé que "la célérité" de la réponse n’était "pas contestable".

Alexandre Benalla avait simplement été suspendu pendant 15 jours de ses fonctions et il a fallu attendre les révélations sur ses agissements, la semaine dernière, pour qu’il soit licencié et inculpé. Trois enquêtes ont été ouvertes : judiciaire, parlementaire et administrative.

Peu après l’intervention du chef du gouvernement, la Commission d’enquête de l’Assemblée a interrogé un premier membre de l’Elysée, le directeur de cabinet d’Emmanuel Macron, Patrick Strzoda.

"J’ai considéré que je n’avais pas assez d’éléments pour justifier un recours à l’article 40", a-t-il argué, évoquant ainsi l’obligation qui est faite par la loi à tout fonctionnaire de saisir la justice s’il a connaissance d’un éventuel délit ou crime.

Le secrétaire général de l’Elysée Alexis Kohler, le bras droit du chef de l’Etat, répondra pour sa part jeudi aux questions du Sénat, signe que l’affaire tutoie bien les sommets.

La chambre haute du Parlement entendra auparavant le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, qui, lundi matin devant l’Assemblée, s’était défaussé sur les services de la présidence française, seuls habilités, selon lui, à saisir la justice.

Par ailleurs, le président du groupe LR (opposition de droite) à la chambre basse, Christian Jacob, a annoncé le dépôt d’une motion de censure contre le gouvernement, probablement la semaine prochaine, afin qu’il "s’explique".

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