S’ajoute à ce total 800 intérimaires dont la mission en production dans l’Hexagone ne sera pas reconduite au-delà de 2011.
Selon Jean-Pierre Mercier, représentant CGT à l’usine d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), la France est de loin le pays le plus frappé: 1.900 postes seront supprimés en production et 3.100 parmi les structures du groupe (commercial, marketing, informatique, recherche et développement).
"Le secteur de la R&D est le plus touché avec 1.600 prestataires (dont 600 à Vélizy, 400 à La Garenne et 400 à Sochaux/Belchamps) ; dans le même temps, la direction accélère le développement des centres de R&D à Shanghai et Sao Paulo, et probablement en Inde", a-t-il souligné dans un communiqué.
"Le développement international du groupe ne peut pas se faire en supprimant nos emplois ici alors que c’est nous qui avons fait la richesse de PSA", a ajouté le représentant syndical en marge d’un comité central d’entreprise réuni par le groupe à Paris.
Plusieurs centaines de personnes ont manifesté dans la matinée de mardi devant le siège du groupe automobile pendant cette réunion. "Répartition du travail entre les usines", réclamaient des pancartes brandies par les manifestants.
«Nous avons opté pour une sorte d’électrochoc dans la R&D car […] on sait que le fonctionnement de nos équipes peut être optimisé», justifie un porte-parole du groupe. Il ajoute que le plan n’aura «aucun impact» sur les projets de recherche, grâce à une meilleure productivité et aux partenariats noués avec des labos extérieurs.
Même si la direction se défend de délocaliser ses cerveaux, c’est bien en partie de cela qu’il s’agit. PSA a ouvert des centres de R&D au Brésil et en Chine. Inauguré en 2008, le China Tech Center de Shanghai va passer de 450 à 1 000 salariés. Une fois cette taille critique atteinte, il commencera à travailler sur les modèles chinois, mais aussi sur des voitures européennes. «S’ils veulent investir à l’étranger, qu’ils piochent dans leur caisse, cela ne doit pas se faire au détriment de l’emploi en France», s’est indigné Jean-Pierre Mercier, de la CGT.
PSA justifie son plan par la baisse de ses ventes en Europe (- 7,6% sur la période janvier-septembre) et la guerre des prix entre constructeurs. La restructuration va lui rapporter 800 millions d’euros par an. Une économie jugée indispensable vu la dégradation des comptes de la division automobile, qui sera tout juste à l’équilibre cette année. L’agence de notation Moody’s avait même menacé de dégrader la dette de PSA, comme elle le fait avec les Etats surendettés. Le plan n’a en tout cas pas totalement rassuré les marchés, puisque l’action PSA a chuté de 3,19% hier.