Espionnage présumé chez Renault: un membre du service de sécurité déféré au parquet

L’un des membres du service de sécurité de Renault a été déféré dimanche au parquet de Paris dans le cadre de l’enquête sur l’espionnage supposé dont l’entreprise aurait été victime, a-t-on appris de source proche de l’enquête. L’un des deux autres membres de ce service interpellés vendredi ainsi que le responsable de la sécurité du constructeur ont eux été remis en liberté, aucune charge n’étant retenue contre eux.

Espionnage présumé chez Renault: un membre du service de sécurité déféré au parquet
Agissant dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte pour "escroquerie en bande organisée", les enquêteurs de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) voulaient connaître l’identité du mystérieux informateur qui assure que trois cadres de l’entreprise auraient divulgué des informations confidentielles sur le projet de voiture électrique.

Lors de sa garde à vue, l’un des membres du service de sécurité qui dit être en contact avec cet inconnu n’a pas révélé son identité. "Il n’existe sans doute pas", glisse-t-on de même source. Placé sous surveillance, ce suspect a été interpellé vendredi à l’aéroport de Roissy alors qu’il s’apprêtait à prendre un avion à destination de l’Afrique.

Pour l’instant, les premières investigations policières et judiciaires n’ont pas permis de confirmer l’existence de prétendus comptes bancaires en Suisse et au Liechtenstein. Les trois cadres mis en cause, qui ont été licenciés, clament leur innocence depuis le début.

L’affaire avait débuté lorsque les trois salariés visés -Michel Balthazard, Bertrand Rochette et Matthieu Tenenbaum- ont été accusés par Renault d’avoir reçu "des sommes d’argent de source étrangère" en échange d’"informations stratégiques". Le groupe automobile a déposé une plainte le 13 janvier contre X, notamment pour espionnage industriel, corruption, abus de confiance, vol et recel, plus de quatre mois après avoir reçu une lettre anonyme de "dénonciation" et lancé une enquête interne.

"Nous avons des certitudes", les preuves sont "multiples", avait asséné le PDG Carlos Ghosn le 23 janvier sur TF1. Un peu plus tô t, le directeur général délégué Patrick Pélata déclarait que des éléments sur les coûts et l’architecture de la voiture électrique de Renault pouvaient "avoir fuité". Mais début mars, le doute se faisait de plus en plus fort et M. Pélata n’écartait désormais pas la thèse d’une "manipulation".

Evoquant dans "Le Figaro" deux hypothèses, il observait le 4 mars que "soit nous sommes face à une affaire d’espionnage et un cadre de la direction de la sécurité protège sa source envers et contre tout. Soit Renault est victime d’une manipulation, dont on ignore la nature mais qui pourrait prendre la forme d’une escroquerie".

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