Egypte : le ministre de la Culture démissionne pour dénoncer les violences policières

Egypte : le ministre de la Culture démissionne pour dénoncer les violences policières
Le ministre égyptien de la Culture, Mohamed Saber Arab, a présenté lundi sa démission pour protester contre "les violences policières", a annoncé lundi le porte-parole du conseil des ministres, Alaa Hadidi.

"Le ministre a présenté sa démission après la diffusion d’images montrant des policiers égyptiens en train de brutaliser un manifestant dénudé, vendredi dernier devant le palais présidentiel au Caire", précise le journal gouvernemental "Al Ahram".

Dimanche, cet homme de 48 ans a accusé les policiers qu’il avait innocentés dans un premier temps.

Les images montrant les sévices subis par cet homme ont suscité un tollé en Egypte qui vit au rythme de fortes tensions, après huit jours de manifestations qui ont fait près de 60 morts.

Dans la nuit de samedi à dimanche, la télévision publique avait montré Saber allongé sur un lit d’hôpital, accusant des manifestants de l’avoir volé et dépouillé de ses vêtements. Dans ce premier témoignage, il avait déclaré qu’il était tombé lors des heurts entre protestataires et policiers et qu’il avait été encerclé et agressé par des manifestants.

Cette démission intervient également après la mort d’un membre du parti d’opposition "Congrès", présidé par Amr Moussa, ancien secrétaire général de la Ligue arabe, après avoir été torturé par les policiers du pays. Cet homme était disparu pendant plusieurs jours après avoir participé aux manifestations du 27 janvier sur la place Tahrir, au Caire qui ont fait plusieurs morts et blessés.

En réaction, la présidence a indiqué avoir demandé au parquet d’enquêter sur les circonstances du décès de ce militant et a exclu "un retour aux violations des droits des citoyens et des libertés après la révolution".

Pour sa part, l’Initiative égyptienne pour les droits de la personne (EIPR) a souligné que "la police égyptienne pratique systématiquement la violence et la torture, parfois elle tue".

Dans un récent rapport, l’EIPR a indiqué enquêter sur des dizaines de cas de torture ces derniers mois. "Il n’y a pas eu de changement de fond, ou même une amélioration cosmétique, dans l’appareil policier en matière de structure administrative, de prise de décision, de contrôle du travail de la police, ou de réforme et de renvoi des officiers et agents responsables de torture et de meurtres", a ajouté l’ONG.

De son côté, Mohamed ElBaradei, coordonnateur du front du salut national, principale coalition de l’opposition égyptienne, a souligné que "les jeunes sont encore torturés et tués dans leur quête de dignité".

Pour Ahmed Maher, fondateur du mouvement du 6-Avril, "Morsi a perdu sa légitimité. C’est fini".

Quant à lui, l’homme politique de gauche Amr Hamzaoui a indiqué que "c’est un crime qui montre la violence excessive des forces de sécurité et la poursuite de pratiques répressives dont le président et son ministre de l’Intérieur sont responsables".

Pour sa part, le parti salafiste "Al Nour" a appelé à traduire en justice les fauteurs de troubles et les responsables ayant commis cet acte au vu et su de tout le monde devant le palais présidentiel.

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