Egypte: inquiètude de la communauté internationale

La communauté internationale a exprimé son inquiétude et appelé les forces politiques égyptiennes à un "dialogue national sérieux" au lendemain de grandes manifestations organisées dans tout le pays pour réclamer le départ du président Mohamed Morsi.

A Genève, le Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme (HCDH) a exhorté tous les partis politiques et les groupes sociaux à "engager d’urgence un dialogue national sérieux afin de trouver une solution à la crise politique et éviter l’escalade de la violence".

D’après le porte-parole du Haut-commissariat, Rupert Colville, il est impératif pour Morsi "d’écouter les demandes du peuple et de répondre aux questions que soulèvent l’opposition et la société civile ces derniers mois, en tenant compte des leçons du passé".

"Nous suivons avec grande préoccupation la situation extrêmement tendue dans le pays et nous tenons à transmettre un message de solidarité et de soutien au peuple égyptien", a affirmé M. Colville.

Pour sa part, l’organisation des Nations unies a insisté sur le caractère pacifique des manifestations en Egypte et appelé à la résolution des différends par des voies démocratiques.

"Nous continuons de suivre de près la situation en Egypte. Bien qu’il semble que la grande majorité de ceux qui prennent part à des manifestations l’ont fait pacifiquement jusqu’à présent, les informations faisant état d’un certain nombre de morts et de blessés, d’agressions sexuelles contre les manifestantes, ainsi que les actes de destruction de biens doivent être fermement condamnés", a souligné Eduardo Del Buey, porte-parole adjoint du secrétaire général de l’ONU.

Le porte-parole a, en outre, réitéré l’appel du chef de l’ONU, Ban Ki-moon, en faveur du respect, par toutes les parties, de la loi et du droit de manifester pacifiquement, en soulignant l’importance "de trouver le moyen de résoudre les différends par des voies démocratiques".

"Un dialogue pacifique et la non-violence sont les clés pour rétablir la stabilité et faire avancer le processus de transition en Egypte", a-t-il dit, en rappelant la responsabilité des dirigeants de "travailler de manière constructive et inclusive pour le bien du pays".

Pour sa part, le président américain, Barack Obama, qui achève une tournée africaine en Tanzanie, a déclaré que les Etats-Unis étaient déterminés à favoriser le processus démocratique en Egypte et qu’ils ne soutenaient aucun camp ou parti.

Le président Obama a également encouragé le président Morsi à prendre des mesures pour montrer qu’il est à l’écoute des préoccupations de son peuple et a souligné que la crise actuelle ne pouvait être résolue que par la négociation.

"La démocratie ne se résume pas à des élections. C’est également faire en sorte que la voix de tous les Egyptiens soit entendue et relayée par leur gouvernement, y compris celle des nombreux Egyptiens qui manifestent à travers le pays", a ajouté le président américain.

A Moscou, le représentant spécial du président russe pour le Proche-Orient et vice-ministre des Affaires étrangères Mikhaïl Bogdanov a souligné que la situation tendue qui règne en Egypte doit être réglée dans le cadre du droit et sans recours à la violence.

Il a mis l’accent sur "une stabilisation basée sur une entente nationale, le refus de toute violence et la résolution des problèmes dans le cadre du droit".

L’Espagne, par la voix de son ministère des Affaires étrangères, a indiqué suivre avec "préoccupation" le développement de la situation en Egypte, notamment suite aux "troubles" ayant fait plusieurs morts.

Madrid a, dans ce sens, exhorté le gouvernement égyptien et les principales forces politiques et sociales du pays à restaurer, dans les plus brefs délais, un climat de concorde pour dépasser l’actuelle situation de confrontation.

Lundi, l’armée égyptienne avait donné 48 heures aux partis politiques pour s’entendre, faute de quoi elle présentera sa feuille de route afin de sortir de la crise.

Cet ultimatum de l’armée intervient au lendemain de manifestations monstres qui ont rassemblé à travers le pays des millions de personnes pour exiger le départ du président Mohamed Morsi, issu du mouvement des Frères musulmans.

Dans une déclaration lue à la télévision, le chef d’état-major de l’armée a déclaré que la nation est en danger, adressant un ultimatum aux dirigeants politiques pour "satisfaire les revendications du peuple".

Des millions d’Egyptiens manifestent depuis dimanche dans les rues pour dénoncer une dérive autoritaire du chef de l’Etat et des Frères musulmans visant à accaparer tous les pouvoirs, les accusant d’avoir trahi les objectifs de la révolution, dont la justice sociale et le respect des libertés individuelles.

Ils manifestent aussi pour protester contre la dégradation des conditions de vie et la détérioration de la situation économique et sécuritaire dans le pays.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite