Le maréchal, chef d’Etat de fait, s’est engagé dans un rare discours la veille à organiser une élection présidentielle avant la fin de juin 2012 et s’est dit même prêt à remettre le pouvoir tout de suite en vertu d’un référendum.
Mais beaucoup d’Egyptiens qui ont manifesté par dizaines de milliers mardi sont restés toute la nuit place Tahrir pour exprimer leur refus de cette offre, affirmant ne pas croire un mot aux paroles du maréchal, ministre sous l’ancien régime et qu’ils assimilent désormais au président déchu Hosni Moubarak.
"Tantaoui, c’est Moubarak copié collé. C’est Moubarak en tenue militaire", a assuré Ahmed Mamdouh, un comptable de 35 ans.
Lors du soulèvement historique qui a renversé l’ex-président en février, la foule avait occupé en permanence l’emblématique place Tahrir, dans le centre de la capitale, réclamant inlassablement le départ de celui qui a régné pendant trente ans sur l’Egypte.
Chaque discours de M. Moubarak attisait davantage la colère des manifestants jusqu’à ce qu’il se voit obligé de quitter le pouvoir le 11 février.
La détermination de la rue, qui a déjà provoqué la démission du gouvernement mis en place par le pouvoir militaire, laisse présager un bras de fer de longue durée, alors que les premières législatives depuis la chute de M. Moubarak doivent débuter dans cinq jours, le 28 novembre.
"Une deuxième révolution", titrait mercredi le quotidien Al Akhbar. "La plus dangereuse chose qui puisse arriver est la détérioration de la relation entre le peuple et l’armée", met en garde le journal.