L’Italie passe elle de A+ à AA- en raison de sa dette publique élevée et de la faiblesse de la croissance, explique Fitch, qui estime que “la réponse initialement hésitante du gouvernement italien à l’extension de la contagion a aussi érodé la confiance des marchés dans sa capacité”. Malgré tout, l’agence précise que le profil de crédit de l’Italie reste “relativement solide”.
Ce mardi, l’agence Moody’s avait abaissé la note des obligations italiennes à A2, contre Aa2 auparavant, et le 19 septembre, Standard & Poor’s avait réduit d’un cran la note de l’Italie.
Fitch n’a pas dégradé la note du Portugal, toujours sous surveillance négative.
Il faut rappeler toutefois que les agences de notation financières sont mises en cause par de nombreux acteurs de l’économie pour leur influence supposée trop grande sur les politiques publiques.
Leur puissance est telle, en particulier les trois “grandes”, Moody’s, Standard & Poor’s (S&P) et Fitch, que les Etats modifient leurs politiques budgétaires pour éviter de voir leur note dégradée. La mésaventure des Etats-Unis montre bien quelles peuvent en être les conséquences. Et encore S&P accorde-t-elle encore une très bonne note à la dette américaine : AA+.
Les Etats sont encore plus sévères, au premier rang desquels… les Etats-Unis. Il ont pourtant jusqu’ici plutôt compté parmi les défenseurs de ces agences. Mis évidement de très mauvaise humeur, le secrétaire américain au Trésor envoie une volée de bois vert sur S&P : “ils ont fait preuve d’un manque effarant de connaissances sur les mathématiques fondamentales du budget des Etats-Unis. Et je pense qu’ils ont tiré exactement la mauvaise conclusion”, enrage Timothy Geithner.
L’administration Obama emboîte le pas, à quelques nuances près. Et derrière elle, les opposants aux système des agences. Ils ne se font pas faute de rappeler que les faits leur ont déjà donné tort, lorsqu’elles attribuaient des AAA à des produits financiers qui se sont révélés toxiques lors de la crise des subprimes. A l’époque, Nicolas Sarkozy lui-même avait demandé qu’elles soient sanctionnées. Et de nombreux politiques réclament la création d’agences publiques, dont l’indépendance devrait alors, soit-dit en passant, être solidement garantie.
En face, les opposants font valoir, que ce haro sur les agences de notation revient à casser le thermomètre pour éviter de voir la fièvre. Le problème, plaident-ils, est d’abord l’endettement des Etats, et les agences ne font que réagir en conséquence.