Ces manifestations, organisées à l’appel du collectif « Plus jamais ça ! », qui rassemble des centaines d’associations, de syndicats et d’organisations non gouvernementales et soutenues par l’ensemble des partis de gauche, se tiennent à la veille de l’examen au Sénat du projet de loi « Climat et résilience ».
Vanté par la majorité comme un « marqueur du quinquennat » mais décrié par les écologistes pour ses « insuffisances » face à « l’urgence climatique », ce projet de loi rendra « crédible » l’atteinte de l’objectif de réduction de 40% des émissions de gaz à effet de serre en 2030 par rapport à 1990, assure l’exécutif.
A Paris, plusieurs milliers de personnes ont manifesté place de la République avant de marcher vers celle de la Bastille en passant par le Châtelet. Des marches réunissant plusieurs centaines de personnes, ont également eu lieu dans près de 150 villes de l’hexagone.
Ces manifestations sont organisées alors que des doutes ont commencé à planer sur l’organisation d’un référendum sur le climat promis par le président Emmanuel Macron, rapidement balayés par l’Elysée qui a assuré que le référendum inscrivant la protection du climat dans la Constitution n' »est pas enterré ».
« La modification de l’article 1er de la Constitution pour y inscrire la garantie de la préservation de l’environnement et de la biodiversité n’est en rien enterrée », a affirmé l’Elysée qui réagissait à des informations du Journal du Dimanche (JDD) avançant qu’Emmanuel Macron aurait renoncé à organiser le référendum qu’il souhaitait sur cette révision constitutionnelle.
Le Chef de l’Etat français avait annoncé, en décembre dernier lors d’une rencontre avec les membres de la convention citoyenne pour le climat (CCC), la tenue d’un référendum sur l’introduction d’une référence à l’environnement dans l’article premier de la Constitution française, si cette réforme était adoptée par le Parlement.
L’introduction dans l’article premier de la Constitution, des notions de biodiversité, d’environnement et de lutte contre le réchauffement climatique est l’une des propositions faites par la convention citoyenne pour le climat. Cette proposition figure dans le projet de Loi « Climat et résilience ».
Le texte, déjà adopté en première lecture par l’Assemblée nationale, sera examiné à partir de lundi par le Sénat. Mais son passage à la chambre haute suscite les craintes des associations de défense de l’environnement qui craignent que le texte ne soit vidé de sa substance.
En effet, le projet de loi, inspiré par la convention citoyenne pour le climat, grave dans l’article premier de la Constitution que la France « garantit la préservation de l’environnement et de la diversité biologique et lutte contre le dérèglement climatique ». Or, la majorité du Sénat, contrôlé par la droite, rejette le terme « garantit », qui donnerait, selon elle, à la préservation de l’environnement une forme de priorité sur les autres principes constitutionnels.
La révision constitutionnelle n’est possible que si le texte est adopté en termes identiques par l’Assemblée et par le Sénat. La révision peut ensuite, au choix du président, être soumise soit à référendum, soit au Parlement réuni en Congrès. Celui-ci statue à la majorité des trois cinquièmes.
« Si les sénateurs ne votent pas cette proposition » inspirée de la CCC, « ça veut dire qu’ils empêchent la tenue d’un référendum », selon le porte-parole du gouvernement. « Aujourd’hui la balle est dans le camp du Sénat », a ajouté Gabriel Attal, réitérant le souhait de l’exécutif que le référendum ait lieu. « C’est l’engagement du président de la République », a-t-il déclaré dimanche sur France 3.
« Nous on souhaite que ce référendum ait lieu, on ne l’enterre pas du tout. Le Sénat cherche probablement à l’enterrer. Il peut encore se raviser puisque le texte va être discuté en séance publique dans les prochains jours », a encore dit le représentant du gouvernement.