Débats et échanges au Forum des Droits Humains du festival Gnaoua & Musiques du Monde

Le 27 juin 2024 s’est tenu la 11ème édition du Forum des Droits Humains du Festival Ganoua & Musiques du Monde à Essaouira, avec pour thème “Maroc, Espagne, Portugal : Une histoire qui a de l’avenir”.

Organisé en partenariat avec le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME), le Forum invite comme chaque année des personnalités venant d’horizons différents pour débattre en toute liberté dans le cadre de trois panels thématiques et une intervention introductive de l’ancien président de gouvernement espagnol, M. José Luis Rodriguez Zapatero.

Dans son mot d’ouverture, M. Driss El Yazami a rappelé que cette prochaine aventure ouvre de formidables opportunités économiques et constitue un extraordinaire accélérateur de la coopération entre le Maroc, l’Espagne et le Portugal qui se lancent dans une grande aventure sportive commune: organiser la prochaine Coupe du Monde du football en 2030.

Trois pays, deux continents et des cultures qui partagent beaucoup de moments d’histoire. Le football, le sport, comme carrefours fédérateurs entre les peuples, mais d’autres sujets interpellent également la mémoire commune entre ces trois pays.

« Il semble bien qu’au niveau des fédérations sportives, l’élan a été donné très vite, avec un soutien politique manifesté au plus haut niveau, comme l’a montré à plusieurs fois Sa Majesté le Roi. Il reste maintenant à maintenir le rythme et à impliquer largement les sociétés. D’où l’importance de ce forum ».

« Nous sommes en effet dans une situation paradoxale : un voisinage enraciné dans l’histoire, fait de convergences mais aussi de conflits ; des relations politiques et économiques fortes et stables, mais traversées des crises, souvent brèves mais intenses et des relations humaines importantes, compliquées et entravées par une méfiance durable, notamment de la part de certains secteurs de l’opinion. »

Bref et concis, Driss Elyazami a énuméré différents points d’union mais aussi de convergence qu’il faudra étudier pour mener à bien la grande mission qui nous est confiée, tout en créant plus de cohésion, de compréhension et de solidarité entre les sociétés.

« L’essentiel du travail à mener est de déminer les représentations négatives et les préjugés qui existent de part et d’autre et de multiplier les espaces de connaissance mutuelle, de dialogue et de solidarité. »

Avant de donner la parole à l’ancien Président du Gouvernement Espagnol, Driss EL Yazami a conclut « Compte tenu des nouveaux défis auxquels sont confrontés les trois pays, nous interrogerons les rôles de la société civile, des intellectuels, des artistes et des sportifs dans la construction de relations saines et durables. Il est important également de sonder l’évolution des mobilités dans cette partie du monde. Savoir comment, dans chacune des diasporas, sont évoqués des sujets comme l’exil, la communauté et le pays par exemple ».

Zapatero et le génocide palestinien

Dans son intervention, José Luis Zapatero, ancien président du gouvernement espagnol, a consacré une grande partie de son allocution pour dénoncer le génocide en cours contre des civils palestiniens. « Nous ne pouvons parler des droits humains, sans dénoncer les atrocités commises contre le peuple palestinien et si nous refusons de défendre le droits de la population palestinienne de prétendre à une vie décente, libre sur son territoire, nous n’aurons plus le droit de défendre n’importe quel autre droit dans le monde et dans la vie », a-t-il plaidé.

« Il est question de valeurs et de principes, l’égalité entre les sexes et les races, partout et pour tout le monde. La plus digne des réalisation humaine est celle portée sur les autres et non celles portées par l’individualisme et l’égo. Les valeurs humaines doivent l’emporter, toujours », a-t-il poursuivi.

Pour José Lui Zapatero, « Ce festival qui a déjà une forte tradition, devrait être un facteur de motivation, d’appui car c’est ici que vit la musique et la culture. Nous apprenons à travers la culture car elle touche les cœurs et les sentiments. Je crois dur comme fer car la culture peut être un vecteur de paix »

M. Zapatero n’a pas hésité cependant, à souligner la différence de traitement et le désintérêt observés lors de conflits, beaucoup moins « célèbres », mais tout aussi importants et « qui se déroule dans un silence presque complice de la communauté internationale.

Il existe à travers le monde des « conflits innommables oubliés par le monde et les grandes puissances. L’histoire enregistre nos oublis également et les choses ne changeront pas si l’on continue à adopter le deux poids deux mesures en termes de solidarité et de mobilisation contre les injustices », a déplore l’ancien président du Gouvernement espagnol.

 

 

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