Danone accélère au Maroc et dans les pays émergents
Le leader mondial du yaourt vient d’annoncer sa montée au capital de Centrale Laitière, le leader marocain des produits laitiers, moyennant un investissement de 550 millions d’euros. Les pays émergents représentent 51 % des ventes du groupe. Le PDG de Danone revient sur sa montée au capital de Centrale Laitière.
Franck Riboud: Notre métier, c’est de construire, de trouver des relais de croissance, en mesurant les risques que nous prenons. Au Maroc, un pays stable, nous allons trouver de la croissance dans un environnement favorable. Nous travaillons avec la Centrale Laitière depuis 1953. Nous étions déjà au capital à hauteur de 29 %. Nous allons investir 550 millions d’euros pour monter à 67 %. Une fois l’opération bouclée, sans doute en fin d’année, nous serons majoritaires dans un groupe que nous connaissons parfaitement, qui nous connaît parfaitement, et qui connaît notre culture d’entreprise et nos produits. Nous partageons les mêmes valeurs.
Mais que vous apporte cet investissement ?
La Centrale Laitière, c’est le numéro un marocain du yaourt. Il détient 60 % du marché marocain et affiche une croissance annuelle de 8 % en moyenne depuis quatre ans. C’est un groupe réalisant 600 millions d’euros de chiffre d’affaires, à 45 % dans les produits laitiers frais, majoritairement déjà vendus sous la marque Danone. Au Maroc, on ne dit d’ailleurs pas un « yaourt », on dit un « Danone ». Au-delà du yaourt, le groupe réalise 50 % de son chiffre d’affaires dans le lait et 5 % dans les fromages, en partenariat avec le groupe Bongrain. Là aussi, leur part de marché est de 60 %. La société restera en partie cotée à la Bourse de Casablanca et la SNI, qui a pris la suite de l’ONA, restera également actionnaire.
Quel sera l’impact sur vos comptes ?
Nous pourrons consolider 100 % de cette activité, qui dégage des marges dans les standards de ceux du groupe. Cette opération sera « relutive » sur le BNPA de Danone. Avec cette opération, ce pôle va d’ailleurs changer de dimension en Afrique du Nord. Entre le Maroc, l’Algérie, la Tunisie et l’Egypte, nous allons réaliser 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires au total, dont environ 900 millions dans les produits laitiers frais. Nous avons la volonté de continuer à construire nos activités en Afrique. Dans les années qui viennent, ce sera notre nouvelle frontière. Nous chercherons à nous étendre géographiquement et à pousser nos différentes familles de produits. La nutrition infantile, la nutrition médicale comme les produits laitiers frais. Même si, pour les produits frais, nous savons que l’accès au marché demande des efforts sur le terrain logistique qui ne sont pas évidents.