Covid-19: les marchés européens contaminés par la peur autour de la nouvelle souche

Les Bourses européennes dévissaient lundi en fin de matinée en raison des craintes liées à une nouvelle mutation du Covid-19 active en Angleterre, bien plus contagieuse que le virus classique.

Vers 12H00 (11H00 GMT), la place parisienne plongeait de 3,63%, Francfort de 3,71% et Milan de 3,53%.

La Bourse de Londres résistait un peu mieux, reculant de 2,88% car la chute simultanée de 2,08% de la livre face au dollar avantage les comptes des multinationales exportatrices, très représentées dans l’indice.

Le pétrole subissait aussi de lourdes pertes. Les prix du brut chutaient de 5,92% pour le Brent européen à 49,27 dollars le baril et de 5,68% à 46,31 dollars pour le WTI coté à New York.

Les indices sont « alourdis par les craintes renouvelées concernant le virus après l’apparition d’une nouvelle souche » du Covid-19, active au Royaume Uni, relève Pierre Veyret, analyste technique d’ActivTrades.

Cette variante serait jusqu’à 70% plus contagieuse que le virus qui s’est propagé en 2020 sur toute la planète, même si elle ne semble pas à ce stade porteuse d' »une gravité accrue ou d’une résistance au vaccin », affirme le gouvernement français.

Sa circulation est « hors de contrôle » dans des zones entières du Royaume-Uni, a reconnu le gouvernement britannique.

Plus de 16 millions de Londoniens et d’habitants du sud-est de l’Angleterre sont depuis dimanche de nouveau confinés. Plusieurs pays dont la France, la Belgique, les Pays-Bas, l’Italie, l’Allemagne et le Canada ont décidé de suspendre pour plusieurs jours tous les déplacements en provenance du sol britannique.

« Cela soulève des questions sur les vaccins qu’il n’y avait pas il y a deux semaines », analyse pour l’AFP Alexandre Baradez, analyste chez IG France. « Il y a la crainte que le virus reste plus longtemps et que les traitements doivent être réadaptés. »

Néanmoins, les experts de l’Union européenne sont arrivés à la conclusion que les vaccins actuels restaient efficaces face à cette nouvelle variante, a annoncé dimanche soir le gouvernement allemand.

Par ailleurs, la chute a pu être amplifiée par des aspects techniques. « Cela faisait très longtemps » que les indices ne « fluctuaient que très peu », « cela a pu accélérer le mouvement », affirme M. Baradez.

 

 Actifs refuges

 

Le climat de méfiance poussait les investisseurs à se réfugier vers des actifs considérés comme plus sûrs.

C’est le cas des taux sur les dettes souveraines des pays européens. Le taux allemand à dix ans, le Bund, reculait de quatre points de base, l’OAT française sur la même période de trois points de base. Ils évoluaient proches de leur plus bas de l’année.

La baisse était toutefois moins marquée au fil de la matinée pour  l’Espagne ou l’Italie.

De même, le billet vert, valeur refuge, gagnait 0,88% à 1,2154 dollar pour un euro.

Résistants au début de la séance européenne, les contrats à terme sur les marchés américains basculaient à leur tour nettement dans le rouge: celui de l’indice vedette Dow Jones perdait 1,76% et celui de l’indice élargi S&P 500 de 2,16%.

Du côté des valeurs, « la crainte » de la nouvelle variante entraîne « une rotation » sur les secteurs économiques, note Neil Wilson, analyste de Markets.com. Avec un retour vers des valeurs refuges comme la technologie ou la santé.

 

 Transport, banques et loisirs en forte baisse

 

En Allemagne, les valeurs automobiles étaient particulièrement touchées : Daimler chutait de 6,20% à 55,03 euros, Volkswagen de 5,74% à 144,58 euros, BMW de 5,46% à 70,14 euros.

En France, le géant des centres commerciaux Unibail sombrait de 12,69% à 54,90 euros.

Les valeurs bancaires comme Société Générale (-7,25% à 15,80 euros) faisaient partie des plus fortes chutes de l’indice parisien. La pétrolière Total (-5,42% à 34,05) était aussi fortement affectée.

Le secteur aérien était très pénalisé par les nouvelles restrictions de déplacement : Easyjet dégringolait de 10,2% à 732,00 pence et IAG, maison mère de British Airways, de 11,6% à 138,10 pence. En France, Airbus perdait 5,45% à 84,15 euros.

Les « valeurs Covid », comme la santé ou la technologie, résistaient mieux. Sanofi ne perdait que 1,85% à 77,58 euros à Paris tandis que la technologique Worldline était en baisse de 0,87% à 75,06 euros.

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