Combats près du palais présidentiel à Abidjan

Combats près du palais présidentiel à Abidjan
Les combats faisaient rage entre les forces du président élu de Côte d’Ivoire Alassane Ouattara et les fidèles de Laurent Gbagbo vendredi à Abidjan, près du palais et de la résidence présidentiels et de la télévision d’Etat. M. Ouattara a ordonné la fermeture des frontières pour empêcher le président sortant de quitter le pays.

Patrick Achi, un porte-parole d’Alassane Ouattara, a précisé que les Forces républicaines de Cô te d’Ivoire (FRCI, pro-Ouattara) avaient pénétré à Abidjan dans la nuit de jeudi à vendredi et se battaient autour du palais et de la résidence présidentiels. Des habitants terrés chez eux ont rapporté que des tirs d’armes lourdes ponctuées de détonations avaient retenti toute la nuit.

Selon Patrick Achi, les FRCI ont pris la Radio Télévision ivoirienne (RTI), la télévision du gouvernement, jeudi soir. Vers 22h, le signal a été coupé. M. Achi a précisé que les pro-Ouattara rencontraient des difficultés techniques pour diffuser leurs propres images, mais un diplomate ayant requis l’anonymat a déclaré que les combats se poursuivaient devant la RTI, ajoutant que les FRCI ne contrô laient peut-être pas complètement la station. Des tirs d’armes à feu étaient également signalés autour de la résidence présidentielle.

L’ambassadeur de France en Côte d’Ivoire, Jean-Marc Simon, a fait état sur France Info de tirs dans le quartier du Plateau, vers le palais présidentiel, et de "combats pour réduire les dernières poches de résistance". Il a ajouté que "personne ne sait" où se trouve Laurent Gbagbo, le président sortant, qui n’a pas été vu en public depuis le début de l’offensive des FRCI lundi.

Le gouvernement d’Alassane Ouattara a décidé de fermer les frontières ivoiriennes pour empêcher Gbagbo et ses alliés de quitter le territoire. "Son cercle rapproché tente de fuir, mais ils ne pourront pas", a déclaré à l’Associated Press le ministre des Affaires étrangères, Jean-Marie Kacou-Gervais.

Le porte-parole de l’état-major de l’armée française, le colonel Thierry Burkhard, a annoncé vendredi matin que les forces françaises avaient évacué 500 étrangers dont 150 Français, après les pillages dans le quartier des expatriés à Abidjan. Ils ont été accueillis dans le camp des forces françaises de l’opération Licorne à Port Bouët (sud d’Abidjan). Une Suédoise travaillant pour les Nations unies a été tuée lors d’un échange de tirs à Abidjan jeudi soir et un Français est mort par balle dans un hô tel de Yamoussoukro, dans le centre, mais les circonstances du décès restent à établir.

Selon le ministère français des Affaires étrangères, 12.200 Français se trouvent en Côte d’Ivoire, dont 11.800 à Abidjan, la capitale économique. "Concernant les évacuations, nous n’avons pas reçu de demande dans cette optique", a précisé vendredi le porte-parole du Quai d’Orsay, Bernard Valero.

Les soldats de l’ONU se sont déployés autour de l’aéroport international d’Abidjan. Le président de la Commission de l’Union africaine Jean Ping a exhorté Laurent Gbagbo à céder immédiatement le pouvoir à Alassane Ouattara "afin d’abréger les souffrances des Ivoiriens".

Depuis le déclenchement de leur offensive lundi, les FRCI ont repris de nombreuses villes, dont le port de San Pedro et la capitale politique Yamoussoukro, l’armée régulière n’opposant quasiment aucune résistance.

De son côté, Laurent Gbagbo a enregistré de nombreuses défections, dont celles du chef d’état-major des armées Philippe Mangou et du président de l’Assemblée nationale Mamadou Koulibaly. Le chef de la mission de l’ONU Côte d’Ivoire (ONUCI), Choi Young-jin, a déclaré jeudi sur France Info que les 50.000 soldats, policiers et gendarmes avaient quitté Gbagbo ces derniers jours et que seules lui restaient fidèles la garde républicaine et des unités spéciales.

Les forces loyales au président Alassane Ouattara, contrôlent désormais près de 80% du pays. Alors que ses troupes étaient massées autour d’Abidjan, le président élu a lancé jeudi soir un dernier appel à son rival, l’exhortant à quitter le pouvoir, et a appelé le reste de l’armée à faire défection. "(Mes combattants) sont venus restaurer la démocratie et assurer le respect du vote du peuple", a-t-il déclaré lors d’une allocution diffusée par sa chaîne de télévision.

Alassane Ouattara a été reconnu vainqueur du second tour de la présidentielle du 28 novembre par la communauté internationale, mais Laurent Gbagbo a refusé de lui céder le pouvoir. Le pays est depuis le théâtre de violences, qui ont fait jusqu’à un million de déplacés et 494 morts, des partisans de Ouattara pour la plupart.

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