« Charters » de migrants : Salvini menace de fermer les aéroports

Le ministre de l’Intérieur italien Matteo Salvini a prévenu dimanche qu’il fermerait tous les aéroports de son pays si l’Allemagne s’avise d’y envoyer des "charters" de migrants, comme l’affirment certains médias.

"Si quelqu’un, à Berlin ou à Bruxelles, pense débarquer en Italie des dizaines de migrants avec des vols charters non autorisés, qu’il sache qu’il n’y a pas et il n’y aura pas d’aéroport disponible. Nous fermons les aéroports comme nous avons fermé les ports", a écrit dimanche sur son compte Twitter le ministre, qui est également le chef de la Ligue (extrême droite).

Il réagissait à des informations de la presse italienne et allemande en ce sens.

Citant des sources anonymes de l’aéroport de Munich, l’agence de presse allemande DPA a évoqué dimanche des vols charters en préparation depuis cet endroit vers l’Italie, dont le premier dès lundi et le suivant le 17 octobre. Ils concerneraient principalement des demandeurs d’asile du Nigeria étant entrés en Europe par l’Italie.

Samedi, le journal italien La Repubblica a aussi affirmé que l’Office fédéral allemand en charge de l’immigration était en train d’envoyer de nombreuses lettres à des réfugiés arrivés dans l’UE par l’Italie, en annonçant leur "transfert" imminent dans le cadre des accords de Dublin. Ces derniers obligent les migrants à déposer leur demande d’asile dans le premier pays européen où ils sont enregistrés.

Toutefois, dimanche soir le ministère allemand de l’Intérieur a indiqué à DPA qu’"aucune reconduite (de migrants) "n’est prévue vers l’Italie dans les prochains jours".

L’Allemagne, politiquement sous tension sur la question des migrants depuis l’afflux de plus d’un million de demandeurs d’asile depuis 2015, s’efforce de conclure des accords bilatéraux de reconduite avec le plus grand nombre possible de pays de l’UE.

Ils concernent les migrants ayant déjà déposé une demande dans un autre pays de l’UE ou étant entrés en Europe par un de ces pays. Berlin y est parvenu avec des pays comme la Grèce et l’Espagne. Mais les négociations traînent en longueur avec l’Italie.

Alors que les deux ministres de l’Intérieur italien et allemand, M. Salvini et le conservateur bavarois Horst Seehofer, tous deux partisans de fermeté sur l’immigration, annonçaient il y a encore peu la création d’un "axe" italo-germano-autrichien dans ce domaine, les dissensions ont depuis repris le dessus.

Ni l’Italie, ni l’Autriche ne sont enclines à reprendre un trop grand nombre de migrants arrivés en Allemagne.

La question des migrants menace régulièrement la survie de la fragile coalition gouvernementale de la chancelière Angela Merkel, où coexistent partisans de la fermeté et de la modération sur l’immigration. Et deux élections régionales test se profilent les 14 et 28 octobre dans le pays.

Le parti de M. Seehofer, l’Union chrétienne-sociale (CSU), affronte en particulier un difficile scrutin en Bavière dimanche prochain. La CSU pourrait perdre sa majorité absolue dans ce Land face à la poussée de l’extrême droite anti-migrants notamment.

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