Carton rouge à cinq grandes banques américaines

Les régulateurs américains ont retoqué mercredi les plans de simulations de faillite de cinq banques américaines, remettant sur la table la question du démantèlement éventuel des grandes institutions financières du pays tout juste remises de la crise de 2008.

La banque centrale (Fed) et l’instance fédérale chargée de garantir les dépôts bancaires (FDIC) ont rejeté les scénarios soumis par JPMorgan Chase, Bank of America, Wells Fargo, Bank of New York Mellon et State Street pour des «manquements».

«L’incapacité à corriger ces manquements pourrait soumettre ces firmes à des exigences plus strictes en termes de capital, de levier et de liquidités», avertissent la Fed et la FDIC.

Ces cinq grandes banques, qui font partie des huit plus importants établissements financiers dont une éventuelle banqueroute menacerait l’ensemble du secteur financier américain (dits «Too big to fail»), ont jusqu’au 1er octobre pour corriger le tir.

Les deux grandes banques d’affaires du pays, Goldman Sachs et Morgan Stanley, ont été priées, elles, de revoir leur copie d’ici juillet, en raison d’«insuffisances».

Les avis des régulateurs les concernant divergent: la FDIC est critique sur Goldman Sachs dont elle juge le plan «pas crédible», alors que la Fed s’en prend à Morgan Stanley.

Citigroup a passé pour sa part haut la main ce test.

Les plans de simulation de faillite ou «living wills» renvoient à la façon dont une banque ferait face à sa banqueroute sans recevoir de fonds publics.

Ils sont une des pièces maîtresses de la réforme financière Dodd-Frank dont le but est d’éviter une panique semblable à celle ayant suivi le dépôt de bilan de Lehman Brothers en 2008. Les «living wills» sont distincts des tests de résistance, dont les résultats sont attendus d’ici fin juin et qui portent, eux, sur la capacité d’une grosse banque à résister à une crise majeure.

Tom Hoenig, vice-président de la FDIC, a souligné que les plans de simulation de faillite des banques ont montré que ces institutions n’ont toujours pas les reins assez solides pour s’en sortir seules en cas de crise grave, notamment dans un scénario où il y aurait une faillite simultanée de plusieurs d’entre elles.

Wells Fargo, qui fournit un prêt sur cinq aux États-Unis, a promis de se conformer dans les délais, tandis que JPMorgan attend plus d’informations des régulateurs même si «nous sommes déterminés à répondre à leurs attentes», a déclaré Marianne Lake, sa directrice financière.

Le démantèlement des grandes banques américaines s’est invité dans la campagne électorale pour la Maison-Blanche et est au centre des débats entre les candidats démocrates Hillary Clinton et Bernie Sanders. Ce dernier veut séparer les banques de dépôts et les banques d’affaires comme c’était le cas avant 1999. Ce débat agite également la banque centrale américaine et divise Wall Street.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite