Dans sa première déclaration, Martine Aubry a appelé sur TF1 "tous les Français" à "amplifier leur vote" dimanche prochain, pour exprimer leur "exaspération" et leur "volonté de changement". "Les Français ont mis la gauche, notamment le Parti socialiste, largement en tête un peu partout", s’est félicitée la patronne du PS.
Martine Aubry entend "mettre une première pierre pour les changements qui sont censés avoir lieu demain". Autrement dit dans la perspective de 2012. Une réunion commune PS/EELV/PCF était programmée dimanche en fin de soirée, pour préparer le second tour du scrutin.
La première secrétaire en a aussi profité pour s’en prendre à la politique de Nicolas Sarkozy, qui selon elle, "abîme la République" et y "est pour beaucoup dans le score du Front national".
Mais l’euphorie socialiste a ses limites. Le scrutin est en effet avant tout marqué, par une abstention record, autour de 56%. Un chiffre pour lequel Martine Aubry livre sa propre analyse : "par rapport à ce qu’on nous avait dit, par rapport à la façon dont le gouvernement a voulu escamoter véritablement ces cantonales", les Français ont "néanmoins dit clairement ce qu’ils voulaient et c’est un vote sanction pour le gouvernement", a analysé la chef de file de la rue de Solférino.
Actuellement, la gauche est majoritaire dans 58 départements sur 102. Et dans une vingtaine de départements dirigés par l’UMP, les majorités sont fragiles, à moins de cinq sièges, et pourraient basculer dimanche prochain