Budget de la Défense : Édouard Philippe promet un bond d’ici à 2025
Le Premier ministre a confirmé l’objectif du gouvernement de fixer à 2 % du PIB le budget alloué à la sécurité, suivant le programme d’Emmanuel Macron.
« C’est un engagement fort du président de la République, il sera évidemment tenu », a-t-il ajouté sans donner plus de détails sur le calendrier ni sur l’application de cet objectif, mais précisant que « dans un monde aussi instable, dans un monde où s’accumulent les dangers, les Français ne comprendraient pas que nous ne fassions pas cet effort pour leur sécurité ». Le Premier ministre a également assuré lors d’une allocution aux responsables du secteur que 1,9 milliard d’euros seraient reversés durant les cinq prochaines années au secteur aéronautique dans le cadre du programme d’investissements d’avenir (PIA).
Un objectif ambitieux
Des instances de concertation aéronautique et spatiale seront également réunies « avant la fin de l’année » pour « définir une stratégie commune, forte, ambitieuse, et souder encore plus l’équipe de France de l’aéronautique et du spatial », a-t-il encore affirmé. La bataille s’annonce toutefois compliquée pour atteindre l’objectif des 2 %, sur fond de contrainte budgétaire générale pour contenir les déficits et alors que la nouvelle ministre des Armées Florence Parly, qui fut secrétaire d’État au Budget dans le gouvernement Jospin (2000-2002), se retrouve à devoir gérer des gels de crédits à hauteur de 2,7 milliards d’euros pour 2017.
Cette dernière a par ailleurs promis vendredi de fournir aux militaires les « meilleurs équipements » sur les théâtres d’opérations, où ils décomptent encore trop souvent morts et blessés. « Il me revient de veiller à ce que le pays vous donne les moyens de la reconstruction », a-t-elle déclaré lors de son premier déplacement de ministre, à l’hôpital d’instruction des armées de Percy à Clamart, près de Paris, où elle a donné le coup d’envoi de la Journée nationale des blessés de l’armée de terre. « Il me revient également que vous disposiez pendant le cours des opérations des meilleurs équipements en matière d’efficacité, de protection et de prévention. […] C’est ce que nous vous devons et je m’y engage », a-t-elle ajouté.
L’armée de terre en souffrance
Depuis vingt ans, l’armée de terre, qui fournit souvent le gros des contingents, est confrontée à une augmentation significative du nombre de ses blessés en raison de ses nombreuses interventions sur des théâtres extérieurs. Entre 2011 et 2016, 200 soldats ont été blessés dans leur chair – toutes armées confondues – et 2 000 victimes, du syndrome de stress post-traumatique (SPT), a indiqué jeudi le porte-parole de l’état-major des armées, le colonel Patrik Steiger. L’état-major des armées rechigne toutefois à donner des décomptes précis, estimant que, « derrière chaque homme, il y a une histoire » et que les blessés ne doivent pas devenir des « trophées pour l’ennemi ».
Au Mali, 18 militaires ont en outre été tués depuis l’opération Serval en 2013, à laquelle a succédé Barkhane, étendue à cinq pays du Sahel, en août 2014. Le dernier, originaire du 1er régiment de chasseurs parachutistes, est décédé accidentellement lors d’une opération aéroportée dans la nuit du 17 au 18 juin. Les armées sont surengagées sur nombre de théâtres d’opérations, avec des matériels parfois vétustes, comme le VAB (véhicule de l’avant-blindé), vieux de 50 ans, et soumis à des conditions climatiques extrêmes. Elles réclament une hausse importante du budget de la Défense afin d’acquérir des équipements qui leur manquent cruellement, notamment des hélicoptères.
Avec AFP