Brice Hortefeux attaque le mari de la conductrice de voiture en niqab
Le vendredi 23 avril, le ministre de l’intérieur Brice Hortefeux a adressé un courrier à son collègue de l’immigration Eric Besson. Motif de cette correspondance : il demande que soit évaluée la possibilité que le mari de la conductrice de voiture verbalisée, car arborant un niqab, perde sa nationalité française
Verbalisée le 2 avril à Nantes, "à juste titre" selon le ministre de l’Intérieur, la conductrice au niqab ne serait pas la seule femme de son mari. Elle ne serait que l’une des quatre compagnes d’un homme né à Alger et ayant acquis la nationalité française par mariage en 1999, écrit Brice Hortefeux dans une lettre transmise à la presse.
"Cet individu appartiendrait à la mouvance radicale du ‘tabligh’ et vivrait en situation de polygamie, avec quatre femmes dont il aurait eu 12 enfants. Au demeurant, chacune de ces femmes bénéficierait de l’allocation de parent isolée", peut-on lire dans le courrier.
"J’ai demandé au préfet de la Loire-Atlantique de faire, sans délai, toutes les diligences utiles, auprès du parquet et des services sociaux, pour réprimer, le cas échéant, les faits de polygamie et de fraude aux aides sociales qui ont été signalés", ajoute Brice Hortefeux.
"Je vous serais très reconnaissant, en outre de bien vouloir faire étudier les conditions dans lesquelles, si ces faits étaient confirmés, l’intéressé pourrait être déchu de la nationalité française", conclut le ministre de l’Intérieur.
Les quatre femmes de l’homme en question porteraient le voile intégral, précise Brice Hortefeux dans le courrier..
Le président Nicolas Sarkozy et le Premier ministre François Fillon ont souhaité mercredi que le gouvernement présente en mai un projet de loi interdisant totalement le port du voile intégral dans l’espace public, en dépit de recommandations contraires du Conseil d’Etat.
Selon un sondage TNS Sofres pour Europe 1 rendu public samedi, seuls 33% des Français sont pour une interdiction totale du voile intégral.
31% préfèrent l’interdire par la loi uniquement dans certains lieux publics, 22% ne souhaitent pas d’interdiction mais juste une sensibilisation des populations concernées et enfin 10% pensent qu’il ne faut pas intervenir.
La quasi-totalité des sympathisants de droite souhaitent une interdiction par la loi (84%), mais les avis sont partagés entre une interdiction totale (47%) et limitée (37%). Les sympathisants du Front national sont bien plus nombreux à souhaiter une interdiction totale (67%) que les sympathisants UMP (44%).
Les sympathisants de gauche sont nettement plus tiraillés entre les différentes solutions : 27% sont pour une loi d’interdiction totale, 29% pour une loi d’interdiction limitée et 32% pour une sensibilisation des populations (10% pour ne rien faire).