Au Maroc, des ballons orange pour dire « stop à la violence contre les femmes »

Narjis Rerhaye (A Rabat)

Depuis le 25 novembre, la représentante ONU Femme Maghreb, Leila Rhiwi, est sur tous les fronts de la lutte contre les violences faites aux femmes. Interviews, sorties médiatiques, conférence de presse, l’activiste n’en finit pas de sensibiliser l’opinion publique marocaine et maghrébine à ce fléau souvent tu, toujours caché et peu dénoncé. Les violences contre les femmes se font sans témoin, à l’abri des regards, dans le secret des murs épais de la maison conjugale ou parentale.

« Les derniers chiffres et statistiques de 2009 du Haut-Commissariat au Plan (HCP) sont graves et soulignent l’urgence d’agir. Malgré les avancées notables accomplies, le taux de prévalence reste préoccupant et la violence à l’encontre des femmes persiste", déclare l’activiste onusienne.

Au Maroc, les chiffres de la violence subie par la moitié de la société sont motifs à inquiétude. Elles sont près de 6 millions de femmes à avoir subi un acte de violence. 55% d’entre elles ont été confrontées à la violence dans le cadre conjugal. 22,6% ont subi un acte de violence sexuelle à un moment ou un autre de leur vie. 3% seulement ont déposé plainte. Et il faut enfin savoir que l’auteur de l’acte de violence est inculpé dans seulement 1,8% des cas.

Un tableau sombre que les défenseures des droits des femmes et le mouvement féministe vivent douloureusement. Il y a bien longtemps qu’ils ont tiré la sonnette d’alarme. « Les officiels, eux, se contentent de prononcer des discours monuments de bonnes intentions. Le projet de loi visant à lutter contre les violences faites aux femmes est loin de répondre aux revendications en la matière. D’ailleurs les associations féminines sont engagées pour son retrait du parlement », fait valoir l’une des fondatrices de l’association démocratique des femmes du Maroc.

A Rabat, à la fin de la semaine passée, Leila Rihwi a procédé au lancement de la campagne « 16 jours d’activisme contre la violence à l’égard des femmes ». Un lâcher de ballons de couleur orange –la couleur fédératrice du combat contre les violences fondées sur le genre- a été effectué depuis le site historique de la nécropole de Chellah. Jusqu ‘au 10 décembre, la mobilisation d’ONU Femmes et de ses partenaires sera multiforme pour dire « Stop aux violences faites aux femmes ». Car plus que jamais, il ne faut « ne laisser personne de côté ».

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