Attentat à Liège : “J’aurais préféré mourir à la place de mon fils”

Attentat à Liège : “J’aurais préféré mourir à la place de mon fils”
C’est un témoignage bouleversant que nous a livré Olivia hier soir dans le couloir des soins intensifs de l’hôpital où son fils de 17 mois, Gabriel, a été transféré mardi en fin de journée. “Il n’y a plus d’espoir pour mon enfant. Les médecins nous ont annoncé qu’il allait nous quitter d’un instant à l’autre, qu’il lui restait une heure, peut-être un peu plus. Ils nous ont demandé de lui dire au revoir.”

Malgré cette terrible nouvelle, Olivia a trouvé la force de nous parler. La maman de 29 ans dit tenir debout pour les trois autres enfants qui lui restent, trois autres filles. “Gabriel, c’était le petit dernier. Le garçon que nous désirions tant”, nous précise Olivia.

Et si la maman parle déjà de son fils au passé, c’est parce que les médecins lui ont bien répété qu’ils ne pouvaient rien faire pour Gabriel. Une balle s’est logée dans sa tête, à l’arrière près de la nuque. “Ils ne peuvent pas la retirer, c’est trop risqué. Ils vont donc le laisser partir tout seul”, poursuit Olivia, laissant son mari Romuald au chevet du bébé de 17 mois.

Lorsque le drame est arrivé, ils étaient tous les deux avec l’enfant. Ils attendaient le bus dans l’intention d’aller manger un bout, de passer un moment en famille.

“On voulait passer un chouette moment avec le petit. Romuald le tenait dans ses bras. Quand il a vu le bus arriver au loin, il m’a passé le petit. Je l’avais donc dans mes bras au moment où j’ai entendu comme un bruit de canon suivi de lumière comme des éclairs. J’ai regardé mon enfant et il avait les yeux retournés. J’ai hurlé, mais je n’avais pas vu, puisqu’il était contre moi, qu’il venait d’être blessé à l’arrière de la tête. Une femme me l’a pris des bras et l’a conduit vers des ambulanciers.”

Olivia, elle, sera transportée à l’hôpital par un chauffeur de bus qui acceptera de faire un détour vers les urgences pour elle et d’autres blessés.

Dans un premier temps, Olivia pensera que les médecins pourront sauver son fils. Mais ils ne tarderont pas à lui annoncer ensuite que Gabriel ne survivra que quelques heures. “Ils m’ont d’abord parlé de dix heures et, en fin de journée, ils m’ont dit qu’il lui restait une heure. On a prévenu les membres de la famille. Tout le monde est venu lui dire au revoir. J’aurais préféré mourir à la place de mon fils”, conclut Olivia.

Hier soir, Gabriel a été baptisé. Ses parents y tenaient avant de le laisser partir. Ils ont allumé une bougie à son chevet et lui ont mis un chapelet autour du cou. À 22h45, la famille nous annonçait que le petit Gabriel s’en était allé…

(DH.be)

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