Les Etats-Unis "sont partie prenante au conflit. Ils offrent une protection et un soutien politique à ces bandes pour déstabiliser la Syrie", affirme Bachar al-Assad.
Ce dernier tient donc les Etats-Unis pour responsables des victimes civiles du conflit qui sont le fait, selon lui, de ces bandes. "Tant que vous offrez une aide quelconque aux terroristes, vous êtes leur partenaire. Que ce soit par un envoi d’armes, d’argent ou un soutien politique aux Nations Unies", affirme le président syrien.
En dépit de ces accusations, il ne ferme pas la porte à un dialogue avec les Etats-Unis. "Nous ne fermons la porte à quiconque – pays ou responsable – qui souhaite aider à résoudre les problèmes en Syrie, à condition qu’ils soient sérieux et honnêtes", affirme-t-il.
Dans cette interview, réalisée le 5 juillet et diffusée dimanche soir, M. Assad estime que la question de son départ doit être réglée par le peuple syrien.
"Un président ne doit pas s’échapper devant les défis et nous faisons face actuellement à un défi national", estime-t-il, ajoutant: "mais d’un autre cô té, on ne peut rester en fonction que si l’on a le soutien populaire".
"C’est le peuple syrien qui doit répondre, par une élection", poursuit Assad qui estime "encore bénéficier du soutien populaire". "De quelle ampleur est ce soutien, quels sont les pourcentages, ce n’est pas la question, je n’ai pas les chiffres actuellement", ajoute-t-il.
Interrogé sur les milliers de morts parmi les civils en Syrie, le président répond: "Si vous voulez savoir qui les a tués, vous devez savoir d’abord qui a été tué. Ces victimes dont vous parlez, la majorité d’entre elles sont des partisans du gouvernement".
Evoquant le massacre de Houla, il l’attribue à des "groupes qui sont venus par centaines d’en dehors de la ville".
Pour le président syrien, les rebelles sont un "mélange, un amalgame d’Al Qaida, d’autres extrémistes et de hors-la-loi qui échappent à la police depuis des années. C’est un mélange de différentes choses".
Assad ne se dit pas opposé au dialogue, qualifié d’"option stratégique". "Mais tant que vous avez du terrorisme et tant que le dialogue ne fonctionne pas, il faut combattre le terrorisme. On ne peut pas continuer à dialoguer pendant qu’ils tuent votre peuple et votre armée", déclare-t-il.
Alors que l’émissaire international pour la Syrie Kofi Annan est arrivé dimanche à Damas pour sa troisième visite en Syrie, Bachar al-Assad estime que son "plan ne devrait pas échouer" et que "Kofi Annan fait un travail difficile jusqu’à présent mais un bon travail".
"Nous savons qu’il a dû faire face à de nombreux obstacles mais cela ne devrait pas échouer. C’est un très bon plan", ajoute-t-il.