Après la défection de l’USFP, Benkirane poursuit ses tractations pour former son gouvernement

Après la défection de l’USFP, Benkirane poursuit ses tractations pour former son gouvernement
Le premier ministre marocain Abdelileh Benkirane, dont le parti Justice et Développement (PJD) est arrivé en tête des élections législatives du 25 novembre dernier, doit se tourner vers des partis du G8 qui n’ont pas choisi l’opposition, comme le Mouvement Populaire et l’Union constitutionnelle, pour former sa coalition gouvernementale.

l’USFP a expliqué dans un communiqué publié à l’issue de la réunion de son Conseil national dimanche dernier que la décision de ne pas participer au gouvernement et de se positionner dans les rangs de l’opposition, répond à une nécessité politique qui consiste à faire progresser la démocratie marocaine suivant une démarcation claire entre les formations politiques de différents référentiels et instaurer une véritable alternance démocratique.

Le nouveau chef de l’exécutif aurait préféré avoir l’USFP au sein de cette alliance mais il accuse le coup et poursuit ses tractations. Pour le moment rien ou presque n’est encore arrêté. Seul le parti de l’Istiqlal s’est prononcé officiellement en faveur de la participation au gouvernement. Le Parti du progrès et du socialisme (PPS) maintient, lui, un faux suspense.

A.Benkirane doit se tourner vers le G8, union hétéroclite de formations politiques qui regroupe le RNI, le Mouvement populaire, le PAM (l’ennemi de toujours), l’Union constitutionnelle et d’autres jeunes partis. Le MP et l’UC compenseraient-ils la perte de l’USFP. En tout cas, on peut noter que le PJD a fait fort : il a réussi à provoquer l’implosion de la Koutla (Istiqlal, PPS, USFP).

Pour les partis qui prendraient part à son gouvernement, Abdelilah Benkirane fait preuve de fermeté : «nous n’avons pas envie d’avoir au gouvernement les visages dont ne veut plus la société». Il veut des ministres jeunes, motivés et compétents qui travaillent bien et vite. Dixit donc les dinosaures des postes ministériels. Benkirane va même jusqu’à prévoir la mise en place d’une Charte pour définir les conditions à remplir pour briguer un portefeuille ministériel, afin d’instituer une politique d’austérité en matière de gestion de deniers publics.

Les amis d’Abdelilah Benkirane tablent sur cette idée pour entamer leur action en vue de la moralisation de la vie publique à travers la lutte contre toute forme de corruption ou de perversion de la vie politique. Un programme d’austérité est aussi envisagé, avec limitation des voitures de luxe et de prestige pour les membres du gouvernement, un contrôle plus sévère des frais de carburant et autres dépenses de fonctionnement, autant d’éléments qui grèvent le budget de l’Etat.
Par ailleurs, le chef du gouvernement désigné entend ne pas se laisser entraîner dans la folle spirale des ambitions ministérielles de ses futurs alliés et tient à son effectif de 25 ministres, avec fusion de plusieurs ministères, renforcement des grands pôles sociaux (santé, transport, éducation, emploi, femmes, famille, solidarité), et le regroupement de plusieurs départements au sein du ministère des Affaires générales.

Quelques noms de PJDistes circulent déjà pour briguer des portefeuilles ministériels: Il s’agit de Lahcen Daoudi et Najib Boulif en lice pour le ministère des Finances, Mustapha Ramid pour la Justice, Abdelkader Amara et Reda Benkhaldoune pour le ministère de l’Agriculture, Bassima Haqqaoui et Jamila Moussali pour le ministère du développement social et de la famille. Idem pour les noms de Nizar Baraka, Abdellah Bakkali, Bouâamar Taghouane de l’Istiqlal et Nabil Benabdellah et Amine Sbihi du PPS.

Le MP de Mohand Laenser affiche lui aussi ses ambitions dans la perspective de sa participation au gouvernement et Hassan Abouyoub, actuel ambassadeur à Rome, serait pressenti au ministère des Affaires étrangères.

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