Appel à une stratégie régionale intégrée pour assurer la sécurité au Sahel (Forum)

Une stratégie régionale intégrée est incontournable pour assurer la sécurité dans la région sahélo-saharienne qui pâtit d’une crise sécuritaire transfrontalière, selon des experts ayant pris part, samedi à Tanger, à une table ronde du Forum Medays sur "Crise au Sahel: redéfinir les réponses régionales et globales".

"Il nous faut absolument une stratégie régionale intégrée qui passe par l’échange des informations pour redresser cette situation devenue très dangereuse, y compris pour les pays voisins", a insisté Jawad Kerdoudi, président de l’Institut marocain des relations internationales (IMRI), qui a suggéré la constitution d’une force militaire africaine capable d’intervenir rapidement quand le besoin s’en fait sentir.

Mais en plus de sécuriser leurs frontières, les pays de la région devront s’intéresser à la question du développement et œuvrer à l’amélioration des conditions de vie des populations, a souligné M. Kerdoudi, appelant à ne pas négliger cette donne qui constitue, selon lui, la deuxième partie de la solution.

Son avis est partagé par Cheick Sidi Diarra, ancien secrétaire général adjoint des Nations Unies et conseiller spécial pour l’Afrique, qui considère qu’au lieu d’employer la manière forte, les Etats ont intérêt à commencer par asseoir leur légitimité auprès des citoyens, en leur assurant les services de base (éducation, santé, alimentation, justice équitable et inclusive pour tous les segments de la population) et en les impliquant dans la prise de décision.

D’après M. Diarra, l’enclavement des pays de la région, la faiblesse de leurs économies, la modicité de leurs ressources naturelles et la difficulté de sécuriser un espace aussi vaste que la région sahélo-saharienne sont autant de facteurs qui ont créé un environnement propice à l’installation des groupes terroristes.

Les Nations unies ont décidé de prendre à bras-le-corps la question sécuritaire dans la région en mettant en place une stratégie basée sur trois piliers, à savoir la promotion d’un mode de gouvernance inclusif dans les pays de la région, le renforcement de leurs capacités sécuritaires par le biais de la formation et la création d’une dynamique de coopération inter-régionale entre les pays du Sahel, du Maghreb et de l’Afrique occidentale.

Jean Dufourcq, Contre-Amiral et directeur de rédaction de la revue Défense nationale, situe le problème à un autre niveau, à savoir le déséquilibre dans le jeu de forces entre le centre de l’Etat et la périphérie, qui a conduit à l’installation d’un sentiment de frustration aux rangs des populations.

A une échelle plus large, les pays de la région du Sahel et du Sahara sont tiraillés aujourd’hui entre, d’une part, la nécessité d’adhérer à la dynamique de coopération régionale, indispensable pour relever les défis qui se posent et, d’autre part, le besoin de protéger leurs frontières et de sauvegarder leur souveraineté nationale.

Organisée par l’Institut Amadeus du 13 au 16 novembre sous le haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, la 6ème édition du Forum Medays ayant pour thème "Quelles émergences dans un monde instable", rassemble 140 intervenants de 52 pays.

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