Les dernières échauffourées, entre groupes de jeunes, ont éclaté dans la nuit à la suite d’une agression à coups de pierres d’une jeune fille, rapporte APS. La jeune victime est une Mozabite, a précisé à l’AFP un représentant de cette communauté, sous couvert de l’anonymat. Selon lui, des pierres ont été lancées sur d’autres femmes qui se rendaient au cimetière à l’occasion de la fête célébrant la fin du ramadan, le mois de jeûne musulman. Les heurts, qui se poursuivaient mardi après-midi, ont plusieurs blessés, dont des agents des forces de l’ordre arrivés en renfort pour s’interposer entre les parties en conflit depuis de longs mois.
Des jeunes ont dressé des barricades à l’aide de pierres et autres objets et brûlé des pneus pour bloquer la route nationale et empêcher l’accès des forces de l’ordre, a ajouté l’APS en citant un élu local. Selon lui, les forces de l’ordre ont cependant pu tirer des gaz lacrymogènes pour disperser les deux camps et empêcher tout regroupement des émeutiers qui ont saccagé des édifices publics.
Quelque 10 000 policiers et gendarmes avaient été déployés en mars à Ghardaïa où vit une majorité de Mozabites, mais ils ne sont pas parvenus à empêcher les violences. Des dirigeants mozabites, dont la communauté parle le berbère et pratique l’islam selon le rite ibadite dans un pays malékite, ont accusé les forces de l’ordre de ménager la communauté arabe. Dix Mozabites ont été tués depuis décembre, selon des représentants de cette communauté, dénonçant des «assassinats». De nombreux édifices religieux ont été démolis.
De nombreux différends, en particulier d’ordre foncier, sont à l’origine de ces heurts entre Arabes et Berbères qui cohabitent depuis des siècles à Ghardaïa, une ville inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco.