Algérie: des législatives « dénuées de toute légitimité », dénonce la CNSEL

La Commission nationale de surveillance des élections législatives (CNSEL) en Algérie a pointé samedi dans son rapport final des "violations" et des "dépassements multiples" ayant entaché le processus électoral. Pour son président, Mohamed Seddiki, les élections du 10 mai dernier "sont dénuées de toute légitimité".

M. Seddiki a précisé lors d’une conférence de presse que 35 des 44 membres ont cosigné ce rapport, notant que les représentants du FLN et du Rassemblement national démocratique (RND), les principaux vainqueurs de ce scrutin, ont refusé d’y apposer leur paraphe au motif que "les accusations de partialité" contre le président Abdelaziz Bouteflika étaient "infondées".

Le rapport estime notamment que "l’appel du 8 mai lancé par le président Bouteflika en faveur d’une large participation était un signal aux électeurs pour voter en faveur du FLN et un ordre à l’administration pour favoriser ce parti dont il est le président d’honneur".

La CNSEL souligne également que le vote des corps constitués (militaires, policiers et agents de la Protection civile) a été en faveur des deux partis du pouvoir, en conséquence de quoi M. Seddiki a préconisé "le retour au vote des membres des corps constitués en tant que citoyens dans leur lieu de résidence".

Il a aussi relevé samedi "l’hostilité" de l’administration à l’égard de la commission qui n’aurait pas eu suffisamment de moyens pour mener à bien sa mission de surveillance et de contrô le du scrutin.

Au delà des critiques, le rapport de la CNSEL formule plusieurs recommandations en prévision des nouvelles échéances électorales, dont les élections locales prévues début novembre. Elle évoque notamment la nécessité de "revoir la loi organique portant sur le mode électoral et l’adoption du bulletin de vote unique".

Après avoir rappelé que sa commission était investie d’une mission de surveillance et de dénonciation de tout dépassement, M. Seddiki a indiqué que la CNSEL avait aussi préconisé dans son rapport final la création d’une commission indépendante composée de magistrats, de représentants de l’administration et des partis politiques et qui sera habilitée à "annuler les élections si des cas de dépassements étaient avérés".

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