Accord UE/Mercosur : l’objectif de la France « n’est pas de stopper toute démarche »
La France ne veut pas « stopper toute démarche » pour un accord commercial entre l’UE et le Mercosur, malgré son opposition en l’état au vaste traité de libre échange conclu en juin 2019, a affirmé mardi le ministre délégué au commerce extérieur Franck Riester.
« Notre objectif n’est pas de stopper toute démarche visant à augmenter nos relations commerciales », a-t-il déclaré lors d’une rencontre avec la presse à Berlin, après un conseil des ministres du commerce de l’UE dimanche et lundi dans la capitale allemande.
La France ne veut pas « jeter à la poubelle dix ans de travail », mais « il nous faut des garanties sur le respect de l’accord de Paris et la déforestation », a ajouté le ministre.
Paris a renouvelé vendredi son opposition à l’accord de libre échange conclu en juin 2019 entre l’UE et les pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Paraguay, Uruguay), qui doit encore être ratifié par les parlements nationaux.
La France s’inquiète des conséquences de l’accord sur la déforestation en Amazonie, et du non respect des objectifs climatiques de l’accord de Paris par les pays de la zone, notamment le Brésil de Jair Bolsonaro.
« Les réactions à la position française ont été positives » lors du conseil des ministres de l’UE, a assuré Franck Riester.
Les Parlements autrichien et néerlandais ont déjà rejeté l’accord sous sa forme actuelle, et la Belgique, l’Irlande, le Luxembourg ou la France sont réticents.
Même l’Allemagne, grand promoteur du texte, a récemment fait volte-face, face à la situation en Amazonie.
Mardi, le Commissaire européen au commerce Valdis Dombrovskis a appelé à « prendre au sérieux » ces questions, demandant un « engagement clair » du Mercosur sur le volet développement durable de l’accord.