Tahar Ben Jelloun réalise les vitraux d’une église, un « signe de coexistence, de paix et de concorde entre les religions » (Vidéo)
« Un artiste musulman sollicité par des chrétiens pour faire les vitraux d’une église, c’est un signe de coexistence, de paix et de concorde entre les religions. Cela a un sens symbolique formidable », c’est ainsi que l’écrivain, poète et peintre franco-marocain, Tahar Ben Jelloun, exprime sa fierté d’avoir été choisi pour dessiner les vitraux de l’église Saint-Genulf au Thoureil, l’un des beaux villages d’Anjou.
"Quand Jérôme Clément m’a proposé de faire les vitraux de l’église du Thoureil en 2017, j’ai trouvé l’idée un peu folle n’étant pas chrétien. Il m’a répondu: C’est pas grave. Tu es musulman, c’est parfait", confie Tahar Ben Jelloun, estimant "C’est un symbole fort qui invite les trois religions monothéistes à communier dans une maison de dieu."
Les couleurs des vitraux rappellent la Loire qui borde l’église. Tahar Ben Jelloun a passé des heures à observer ce fleuve et ses couleurs : " j’ai vu l’eau passer d’un bleu étrange à un vert franc ensuite prendre une teinte sombre".
Les vitraux ont été réalisés par l’Atelier Téophile, dirigé par le maître verrier Philippe Brissy à Saumur
L’église a été édifiée vers le milieu du XIIe siècle et est envahie au XVIIIème siècle par les eaux. Le clocher et l’abside de l’église Saint-Genulf et Saint-Charles du Thoureil sont classés Monuments Historiques. La reconstruction de la nef prend appui sur les vestiges arasés de Saint-Genulf et les vitraux restent translucides, sans ornementation particulière. L’église est consacrée à Saint Charles en 1807
La commune du Thoureil est labellisée Petite Cité de caractère. Elle est située sur le territoire du Val de Loire, qui est inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco.