Eglise/famille: évêques français, allemands et suisses se concertent
Des évêques d’Allemagne, de France et de Suisse organisent lundi à huis clos à Rome une réunion de réflexion sur les thèmes délicats du prochain synode sur la famille comme les divorcés et les homosexuels, a-t-on appris dimanche de sources concordantes.
Une lettre d’invitation, datée du 27 avril, a été signée par les trois présidents des trois conférences épiscopales, selon ce document que l’AFP a pu consulter et dont le quotidien français Le Figaro a fait état.
Le cardinal allemand Reinhard Marx, président de la conférence des évêques allemands, est un des artisans de cette réunion restreinte et non officielle à laquelle tous les évêques n’ont pas été conviés.
Ce cardinal est l’une des chevilles ouvrières d’une tentative d’ouverture de l’Eglise sur ces sujets qui divisent l’Eglise.
Mgr Marx, membre du groupe de conseillers du pape François, le "C9", est notamment partisan de solutions pour permettre, dans des conditions très cadrées et limitées, l’accès aux sacrements des divorcés remariés, et aussi pour une meilleure reconnaissance de la place des couples homosexuels dans l’Eglise.
Selon le Figaro, certains évêques ont été étonnés de n’avoir pas été informés de cette initiative.
Les théologiens qui seront présents militent pour une nette évolution de la pastorale vis-à-vis des divorcés remariés et des personnes homosexuelles.
Parmi eux, selon le Figaro, le jésuite français Alain Thomasset estime que la "conscience chrétienne" a le droit d’entrer en conflit avec le magistère dans "un dissentiment responsable".
La théologienne allemande Eva-Maria Faber, critique pour sa part la notion "d’indissolubilité" du mariage qui lui paraît trop rigide.
Le théologien moraliste allemand Eberhard Schockenhoff milite entre autres pour une nouvelle approche des personnes homosexuelles qui "méritent un soutien et une réponse positive" de l’Église.
Cette réunion de théologiens de trois pays où la contestation des positions traditionnelles de l’Eglise est déjà bien ancrée se produit dans un climat de tensions autour de ce prochain synode.
Une pétition circule, qui a recueilli quelque 230.000 signatures, pour demander au pape François de ne pas céder à ces demandes de réformes qui seraient autant de "trahisons" des dogmes institués par Jésus.
Les cardinaux du Sud, notamment africains, sont vent debout contre ces réformes. Le pape ne se prononce pas et reste en retrait, même si on sait que le sujet des divorcés remariés lui tient très à coeur.