Economie africaine : une croissance en dessous de son niveau d’avant la crise internationale, à 4,8 pc en 2013
"Avec une croissance prévue de 4,8 pc en 2013 et de 5,3 pc en 2014, l’Afrique sera encore loin de ses performances moyennes d’avant la récession de 2009", où elle avait affiché, pendant trois années consécutives, des taux proches de 6 pc, indique ce rapport, dont les contours ont été dévoilés, lors des travaux tenus à Marrakech en prélude aux Assemblées annuelles du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) qui s’ouvriront officiellement jeudi.
Les principaux moteurs de la croissance devraient être l’expansion de la production agricole, une croissance robuste des services et une augmentation de la production de pétrole, ainsi qu’une activité minière accrue principalement dans les pays riches en ressources naturelles, note ledit rapport, soulignant qu’en dépit de ces bonnes performances, "le continent africain n’a pas encore atteint le taux de 7 pc que tous les experts jugent indispensable pour endiguer la pauvreté".
Face à une croissance démographique annuelle supérieure à 2 pc, la réduction de la pauvreté suppose un taux de croissance des revenus par habitant de 5 pc pendant plusieurs années, tandis que les prévisions tablent sur un taux moyen inférieur à 3 pc.
Les projections sont sous-tendues par l’hypothèse d’une amélioration graduelle des conditions économiques mondiales, d’une stabilité renforcée des conditions macroéconomiques domestiques, ainsi que du retour de la paix dans les pays qui continuent de souffrir d’instabilité politique, précise le rapport, qui relève que les perspectives économiques à moyen terme de l’Afrique restent tout de même favorables en dépit de certains défis spécifiques aux pays et de turbulences provenant de l’économie mondiale.
Le Produit intérieur brut (PIB) de l’Afrique s’est accru de 6,6 pc en 2012 contre 3,5 pc en 2011, en raison du rebond considérable enregistré par le PIB de la Lybie qui s’est accru de 96 pc en 2012, après une forte contraction de 60 pc en 2011 suite à la révolution.
Cette croissance a été portée par la consommation intérieure, "qui a joué un rô le moteur dans de nombreux pays africains, mais ce dynamisme n’est pas parvenu à compenser pleinement les effets contraires du ralentissement mondial sur la demande extérieure", avance la même source, qui argumente que les plus grands contributeurs à la croissance sont les secteurs de l’agriculture et les services, ainsi que la production pétrolière et les activités d’extraction pour les pays riches en ressources.
Le rapport fait ressortir que le principal défi que doit relever le continent sur le court terme est la consolidation des conditions macroéconomiques stables dans un environnement économique mondial plus volatile.
Les pays devraient également approfondir les réformes visant à améliorer les institutions et les réglementations qui encadrent l’activité du secteur privé et "s’attaquer aux goulets d’étranglements dans le domaine de l’infrastructure", selon le rapport international, qui prêche pour l’amélioration de l’accès au financement et aux principaux services publics, "afin de se placer sur un sentier de croissance forte et durable qui tient compte des préoccupations liées à la pauvreté élevée et à l’aggravation des inégalités de revenus".
Ce rapport a été élaboré par la Banque africaine de développement (BAD), le Centre de développement de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), le Programme de développement des Nations-Unies (PNUD) et la Commission économique pour l’Afrique relevant des Nations-Unies.
Les Assemblées annuelles du groupe de la Banque africaine de développement, qui devraient réunir environ 2700 personnes, constituent une opportunité pour discuter des thématiques de priorité pour le continent africain relevant des orientations stratégiques de ladite Banque dans les dix années à venir, les principales problématiques étant notamment la croissance inclusive, la croissance verte et l’emploi des jeunes.