Dans un communiqué, le Conseil des grands oulémas proclame qu’"il est interdit (en vertu de la Charia) d’aller combattre dans les zones de conflit", ajoutant que "l’Etat devrait poursuivre en justice les incitateurs (…) qui encouragent la sédition".
Le Conseil, qui se refère à ceux qui recrutent en Arabie saoudite des volontaires pour rejoindre les rangs des jihadistes en Irak et en Syrie, s’est exprimé un mois après que son président, le grand mufti cheikh Abdel Aziz Al-Cheikh, ait classé Al-Qaïda et le groupe Etat islamique (EI) comme "l’ennemi numéro un de l’islam".
L’autorité religieuse confirme ainsi son hostilité envers les jihadistes ultra-radicaux de l’EI, connus pour leur brutalité pratiquée "au nom du jihad", ou guerre sainte, sur les territoires qu’ils contrôlent en Syrie et en Irak.
"Le terrorisme n’a rien a voir avec le jihad mené au nom d’Allah. L’islam n’a rien à voir avec cette doctrine déviante", souligne le Conseil.
Outre Al-Qaïda et l’EI, il cite aussi comme groupes "terroristes" le mouvement chiite libanais Hezbollah, la rébellion chiite d’Ansaruallah, dite houthie, au Yémen, et Assaïb Ahl Al-Haq en Irak.
"Les actes terroristes comme ceux perpétrés par des groupes tels que l’EI, Al-Qaïda, Assaib Ahl Al-Haq, le Hezbollah et les Houthis, ainsi que les crimes terroristes commis par l’occupation israélienne (…) sont tous haram (illicites) et criminels", dénonce le conseil.
L’Arabie saoudite fait partie des pays du Golfe qui se sont déclarés prêts à soutenir une opération internationale, dirigée par les Etats-Unis, pour combattre les jihadistes ultra-radicaux de l’EI.
Le Conseil des oulémas a par ailleurs dénoncé les tentatives de "certains commentateurs qui lient l’idéologie terroriste aux programmes scolaires" en Arabie saoudite, et s’est élevé contre ceux qui invoquent la vague de violences dans la région pour "attaquer les valeurs salafistes immuables de ce pays".
L’Arabie saoudite, royaume majoritairement sunnite, est le berceau du wahhabisme, version rigoriste de l’islam. Quinze des 19 kamikazes des attentats du 11 septembre 2001 venaient d’Arabie saoudite et, selon des experts, comme pour l’Afghanistan, Ryad redoute le retour sur son territoire de jihadistes engagés en Syrie et en Irak.