Le rapport de HRW qui accuse les autorités marocaines de maltraiter les immigrés africains est « clairement injuste » (ministre)
L’ONG Human Rights Watch (HRW) a exhorté lundi les autorités marocaines et espagnoles à mettre un terme aux mauvais traitements envers les migrants subsahariens, tout en notant « quelques améliorations » côté marocain depuis l’annonce d’une nouvelle politique migratoire l’an dernier.
Le rapport de 79 pages, présenté à Rabat, intervient quelque jours après un nouveau drame à la frontière entre le nord du Maroc et Ceuta, où neuf clandestins sont morts noyés en tentant de pénétrer dans l’enclave espagnole, entraînant une vive polémique en Espagne quant à l’attitude de la Garde civile espagnole et son utilisation de matériel anti-émeutes, dont des balles en caoutchouc.
rapport de HRW, qui accuse les autorités marocaines de mauvais traitements à l’encontre des immigrés africains et subsahariens, est "clairement et manifestement injuste", et fait fi de la nouvelle politique migratoire adoptée par le Maroc, a affirmé
Le ministre, qui était lundi l’invité de la chaîne BBC, a indiqué dans ce sens que le rapport de l’ONG ne comprend aucune appréciation de cette nouvelle politique, qui constitue pourtant une première à l’échelle africaine, en ce sens que le Maroc est le seul pays qui a annoncé une politique migratoire à visage humain et social, qu’il assume pleinement en dépit du fait que la migration est l’affaire de tous.
"La nouvelle politique migratoire adoptée par le Royaume fait que certaines allégations et prétendues affaires évoquées par HRW soient "dépassées", a ajouté M. El Khalfi, qui a précisé qu’en cas de violence, une plainte est déposée auprès des autorités judiciaires qui ouvrent une enquête, y compris dans les cas de décès survenus lors des tentatives de passage forcé vers le préside occupé de Mellilia.
Après avoir passé en revue les dispositions de cette nouvelle politique et des statistiques sur les immigrés irréguliers au Maroc, soit entre 25.000 et 40.000 selon les estimations du ministère de l’Intérieur, le ministre a souligné que quelque 10.000 dossiers de régularisation ont été déposés en moins d’un mois, de même qu’un délai d’une année a été accordé aux candidats à la régularisation exceptionnelle, outre les 586 demandes d’asile qui sont en cours d’examen.
Et de préciser que le "Maroc a adopté une politique humaniste fondée sur l’arrêt définitif des opération de rapatriement à travers les frontières avec l’Algérie, en coordination avec l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) et l’organisation d’opération de retour volontaire", en notant que plus de 14.000 migrants irréguliers ont bénéficié de conditions humaines par le biais de services sociaux au niveau de différentes villes marocaines.
"Une page a été tournée, et une nouvelle est inaugurée par le Royaume en matière de politique migratoire, sur la bases des orientations de SM le Roi Mohammed VI qui a donné ses hautes instructions aux autorités compétentes de se conformer au respect des droits des migrants et à l’application stricte de la loi, de fournir l’aide nécessaire à ceux qui souhaitent retourner dans leur pays, et de bien traiter les immigrés sur le même pied d’égalité avec l’ensemble des Marocains, sans discrimination aucune", a ajouté le ministre.