Ouverture de la Conférence de Genève II: Ban Ki-moon appelle le Syriens à « saisir cette grande opportunité »
La conférence de paix sur la Syrie Genève II a ouvert ses travaux, mercredi à Montreux (Suisse), en présence des représentants du régime syrien et de l’opposition dans un premier face à face pour discuter d’une transition politique après des années de guerre. Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon a appelé le régime syrien et l’opposition en exil à saisir la « grande opportunité » offerte par cette conférence.
"Tous les Syriens ont les regards tournés vers vous aujourd’hui", "vous les représentants de l’opposition et du gouvernement syrien vous avez une énorme opportunité" et une "responsabilité envers le peuple syrien", a-t-il martelé.
Pour le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, le président syrien BacharAl-Assad "ne doit pas faire partie du gouvernement transitoire en Syrie".
Il a en outre insisté sur "la réconciliation du peuple syrien" qui est la "base de la résolution de la crise syrienne". "Il est impératif que le gouvernement de transition obtienne le soutien du peuple syrien", a dit M. Kerry devant les participants.
Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a estimé pour sa part que les négociations entre le régime syrien et l’opposition en exil ne seront "ni simples ni rapides", mais qu’une "responsabilité historique" reposait sur leurs épaules.
"Notre objectif commun est de réussir à mettre fin au conflit tragique en Syrie", a également déclaré M. Lavrov, un des premiers responsables diplomatiques à s’exprimer à Montreux où s’est ouvert la conférence de paix de Genève II, où des délégations syriennes se font face pour la première fois.
Le président iranien Hassan Rohani a douté du succès de la conférence Genève II sur la Syrie qui s’ouvre mercredi en Suisse sans la présence de l’Iran, dénonçant la participation de "soutiens des terroristes".
"Tout montre qu’il y a peu d’espoir que la conférence de Genève II aboutisse à une solution aux problèmes du peuple syrien et au (fléau du) terrorisme", a dit le président iranien Hassan Rohani, cité par l’agence Mehr avant son départ de Téhéran pour le Forum économique mondial de Davos.
"Nous avons également peu d’espoir sur l’efficacité de cette conférence pour établir la stabilité puisque certains des soutiens des terroristes y participent", a-t-il ajouté.
Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a exclu lundi soir l’Iran de la conférence Genève II, moins de 24 heures après avoir lancé une invitation à Téhéran qui a provoqué la discorde au sein des participants.
L’ONU a justifié cette décision par le refus iranien de soutenir un gouvernement de transition en Syrie, comme le prévoit le "communiqué de Genève" signé par les grandes puissances le 30 juin 2012.
À quelques heures de l’ouverture de la conférence de Montreux, les grandes puissances avaient mis en garde contre tout optimisme excessif. "Je ne pense pas que quiconque ayant traité avec des officiels syriens ait de fausses attentes quant à des progrès rapides", a indiqué un haut responsable américain à Washington. "Tout le monde doit comprendre que c’est le début d’un processus. Cela ne sera pas rapide (…), et nous aurons besoin de patience et d’obstination", a-t-il ajouté.
Pour le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius, "l’idéal, c’est d’aller vers la paix, ça passe par une solution politique", qui "passe par discuter" en Suisse. L’objectif, c’est "des avancées vers la paix", en restant "fidèle" à la lettre d’invitation de l’ONU qui parle de bâtir sur la base d’un consentement mutuel "un gouvernement de transition doté de tous les pouvoirs exécutifs".