"Le Conseil (de l’UE) a décidé de faire appel de la décision du tribunal (européen) et de demander l’introduction de mesures provisoires sous la forme de suspension de l’arrêt afin d’assurer la sécurité juridique complète concernant les effets de l’accord agricole avec le Maroc", a déclaré Mme Mogherini à l’issue d’une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE à Bruxelles.
"Nos engagements internationaux seront respectés", a assuré la Haute Représentante de l’Union pour les Affaires étrangères, qui avait déjà qualifié vendredi le Maroc de "partenaire primordial dans le voisinage sud".
Dans un communiqué, le ministère marocain des Affaires étrangères et de la Coopération avait "exprimé son étonnement" et exhorté l’UE à prendre "les mesures appropriées en vue de trouver une issue définitive à cette procédure".
"Le Maroc suivra avec vigilance le déroulement de cette procédure, nous attendons de notre partenaire européen de préserver la sécurité juridique des accords qui nous lient", a déclaré lundi lors d’une conférence de presse le ministre marocain des Affaires étrangères, Salaheddine Mezouar, déplorant un "précédent dangereux".
Plusieurs Etats membres de l’Union – comme la France – avaient fait part de leur préoccupation à la suite de la décision du tribunal de l’UE, au moment où les Européens ne veulent surtout pas se brouiller avec le Maroc, un allié précieux dans leur lutte contre la mouvance jihadiste après les attentats de Paris.
"L’UE et le Maroc ont une relation stratégique qui fonctionne très bien dans différents domaines", a souligné lundi le secrétaire d’Etat espagnol aux Affaires étrangères, Ignacio Ybanez.
La décision du Conseil des affaires étrangères de l’UE "a été claire et unanime", a-t-il affirmé dans des déclarations à la presse à Bruxelles après sa participation aux travaux du conseil qui fera valoir, a-t-il dit, tous les arguments dans le cadre de ce recours.
L’adoption de ce pourvoi en appel prouve que Bruxelles s’attache à sa coopération avec le Maroc en tant que partenaire stratégique et que le Royaume souhaite continuer à jouir de ce statut auprès de l’UE, a-t-il ajouté.
"Le partenariat entre l’Union européenne et le Maroc est primordial. La France considère que l’accord de libéralisation réciproque de certains produits agricoles en est un élément important", a aussi réagi Paris dès vendredi.