Le Premier ministre chinois en France pour une avalanche d’accords économiques
Le Premier ministre chinois Li Keqiang entame mardi une visite de trois jours en France avec la signature attendue d’une cinquantaine d’accords de coopération et de contrats pour plusieurs milliards d’euros, qui devrait illustrer des relations économiques « à leur meilleur niveau historique » selon Paris.
La visite de M. Li à Paris, Marseille (sud) et Toulouse (sud-ouest) devrait être marquée par un traitement protocolaire "de très haut niveau" soulignant un "partenariat économique qui donne des résultats dans tous les secteurs de l’économie" et se situe à son "meilleur niveau historique", a commenté l’entourage du Premier ministre français Manuel Valls.
Il s’agit de la première visite d’un Premier ministre chinois en presque une décennie ainsi qu’une réponse à la visite de M. Valls en janvier en Chine. "Ces visites mutuelles des deux Premiers ministres en moins de six mois illustrent les relations étroites et de haut niveau entre la Chine et la France", a souligné le vice-ministre des Affaires étrangères, Wang Chao.
Sont ainsi attendus pas moins de 53 accords étatiques, commerciaux et industriels entre les deux puissances, avec en point d’orgue la signature de "contrats importants pour quelques dizaines de milliards d’euros" avec l’avionneur européen Airbus, le groupe d’énergie Alstom, le troisième groupe mondial de transport maritime CMA-CGM ou encore Engie (GDF Suez).
Paris a en particulier bon espoir que soient annoncées des commandes d’A330 et A330-Neo à des compagnies chinoises en contrepartie de quoi Airbus investirait sur le site de Tianjin dans un "centre de finition de cabines" d’A330, offrant la possibilité aux Chinois de "customiser" les A330 qu’ils achèteraient.
– Coopération dans le nucléaire et dans des pays tiers –
Deux déclarations devraient en outre voir le jour, l’une sur la coopération dans le nucléaire civil fixant "une feuille de route" sur l’ensemble de la filière avec des signatures attendues entre les français EDF et Areva et leurs homologues chinois, l’autre sur la coopération "en pays tiers" pour des projets conjoints d’infrastructures en Afrique et en Asie.
La Chine, confrontée à des surcapacités industrielles et au ralentissement de sa demande intérieure, pousse vivement ses entreprises à élargir leurs débouchés. Elle pourrait donc profiter de l’expertise des groupes français sur des marchés où ceux-ci sont implantés de longue date.
Les autorités françaises comptent aussi aborder avec leur hôte l’épineuse question des droits de l’Homme en évoquant "les inquiétudes" de la France sur plusieurs textes en préparation à Pékin concernant les ONG, une loi antiterroriste et une loi sur la sécurité nationale, selon une source diplomatique.
Le Premier ministre chinois, qui a entamé son voyage européen par la Belgique et sa participation au 17e sommet UE-Chine à Bruxelles, est notamment accompagné en France de son chef de la diplomatie Wang Yi, du ministre du Commerce Gao Hucheng et du responsable de la puissante agence de planification économique chinoise, la NDRC.
Li Keqiang sera reçu mardi à déjeuner au palais de l’Elysée par le président socialiste François Hollande, avant un entretien avec Manuel Valls, qui avait vanté en janvier en Chine une France "attractive" et "pro-business" pour doper le flux d’investissements chinois.
A Marseille mercredi, il sera accueilli par le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius — qui s’est rendu deux fois en Chine depuis mars l’an dernier — et visitera la tour de la CMA-CGM, dont les activités en Chine décollent.
Li Keqiang achèvera sa tournée jeudi à Toulouse, où il retrouvera Manuel Valls pour clore un séminaire économique France-Chine, avec une centaine d’entreprises chinoises attendues. Il visitera également le siège de l’avionneur européen Airbus.