"Nous avons été expulsés, nous sommes dehors avec nos valises et nos enfants", a déclaré à l’AFP le sergent Jefferson Enrique del Rio Urbina, de la Garde nationale bolivarienne, devant l’hôtel Acora dans la ville colombienne de Cucuta, située à la frontière avec le Venezuela.
Ces policiers et ces militaires, qui avaient trouvé refuge le 23 février dans cet établissement, affirment que le personnel leur a signifié mardi après-midi qu’ils devaient quitter les lieux, en raison d’un retard dans le paiement de leur séjour.
Selon eux, le nombre total de personnes expulsées est de 157, dont 65 membres des forces de sécurité et 92 membres de leurs familles.
Ne sachant pas où aller, les policiers et les militaires ont affirmé attendre une solution venant du chef de file de l’opposition vénézuélienne Juan Guaido, reconnu président par intérim par une cinquantaine de pays, dont la Colombie.
"Nous sommes à la dérive, aucun représentant du président Juan Guaido, que nous soutenons à 100 %, n’est venu ici", a affirmé M. Del Rio.
Les autorités n’ont pas précisé qui subvenait aux besoins des déserteurs.
Selon le directeur du développement et de l’intégration frontalière, qui dépend du ministère colombien des Affaires étrangères, la période de "transition" dans laquelle se trouvaient les déserteurs a pris fin mercredi.
"L’étape de transition dans des hôtels ne peut pas être éternelle (…) tous les migrants et tous les réfugiés qui sont en Colombie voudraient vivre dans ces conditions", a-t-il déclaré aux médias.
Les services colombiens responsables des questions de migration ont indiqué dans un communiqué qu’ils étudieraient la question au cas par cas afin de déterminer qui peut obtenir un permis de séjour spécial (PEP) et un permis de travail pour une période maximale de deux ans.
Juan Guaido a offert l’amnistie aux militaires qui cesseraient d’obéir au président vénézuélien Nicolas Maduro.
M. Maduro bénéficie du soutien de l’état-major des forces armées vénézuéliennes, qui comptent plus de 365.000 membres, auxquels s’ajoutent 1,6 million de miliciens civils.
La Colombie a accueilli plus d’un millier de membres des forces armées vénézuéliennes et 400 de leurs proches.