Les quatre juifs tués à Paris enterrés ensemble mardi en Israël
Les quatre juifs tués vendredi par le jihadiste Amedy Coulibaly lors de l’attentat contre un supermarché casher à Paris seront inhumés mardi matin en Israël, a annoncé dimanche à l’AFP un responsable communautaire.
La levée des corps des quatre victimes, Yohan Cohen, Yohav Hattab, Philippe Braham et François-Michel Saada, aura lieu lundi à l’Institut médico-légal de Paris avant leur transport par avion vers Israël, a ajouté le responsable, qui n’a pas souhaité donner plus de précisions pour des raisons de sécurité.
Benjamin Netanyahu "a répondu à la requête des familles des victimes (…) et demandé à tous les responsables gouvernementaux concernés d’aider à rapatrier (les corps) en Israël", selon un communiqué de son bureau.
M. Netanyahu a chargé sa ministre de la Culture, Limor Livnat, de coordonner les préparatifs, et une réunion à ce sujet est prévue dimanche soir, ajoute le communiqué.
Originaire de Sarcelles, une ville située au nord de Paris, qui avait été le théâtre en juillet de violentes manifestations antisémites dans le contexte de la guerre d’Israël contre le Hamas, Yohan Cohen travaillait depuis un an à l’Hyper Cacher de la Porte de Vincennes à Paris, où les trois autres victimes, des juifs pratiquants, étaient venues faire leurs courses vendredi avant le début du shabbat.
Joint par l’AFP, le député-maire de Sarcelles, François Pupponi, qui défilait aux côtés de la famille Cohen, a annoncé qu’il se rendrait "très probablement" en Israël pour accompagner la famille.
"Ils ne comprennent pas ce qui leur arrive, ils ne réalisent pas", a déclaré à l’AFP M. Pupponi, ajoutant que "ça commence à faire beaucoup" pour Sarcelles, après les violences de juillet. La ville a inauguré en mars la place Sandler-et-Monsénégo, du nom des victimes de l’attentat commis par Mohammed Mérah à l’école juive de Toulouse (sud-ouest) en mars 2012.
Parmi les victimes de la prise d’otages de vendredi figurait également le Tunisien Yohav Hattab, 21 ans, fils du rabbin de la synagogue de La Goulette à Tunis et directeur d’une école juive, que son père avait envoyé faire ses études en France parce qu’il le pensait plus en sécurité dans ce pays.
La famille de Yohav avait déjà été endeuillée par un attentat en 1985 quand un soldat tunisien avait ouvert le feu dans l’enceinte de la synagogue de la Ghriba, à Djerba, tuant cinq personnes, dont la jeune soeur de la mère de Yohav, alors âgée de 17 ans.
François-Michel Saada, une autre victime âgée de 64 ans, était également né à Tunis.