"Le Premier ministre a informé le groupe parlementaire du (Parti du progrès) qu’il va démissionner de ses fonctions", a déclaré à la télévision publique Sigurdur Ingi Johannsson, vice-président de la formation au pouvoir et ministre de l’Agriculture.
Plutôt dans la journée, le président islandais Olafur Ragnar Grimsson avait rejeté la demande de dissolution du Parlement présentée par M. Gunnlaugsson.
M. Grimsson avait indiqué qu’il souhaitait au préalable consulter le Parti de l’indépendance, allié du Premier ministre, en vue de connaître sa position.
Lundi, des milliers de personnes sont descendues dans la rue de la capitale Reykjavik pour réclamer la démission de M. Gunnlaugsson, une mobilisation considérable pour une île qui compte à peine 329.000 habitants. Une nouvelle manifestation était prévue mardi soir.
Le Premier ministre est accusé d’avoir détenu une société offshore basée aux îles Vierges britanniques sans l’avoir jamais déclaré publiquement. L’existence de cette société, baptisée Wintris et désormais propriété exclusive de sa femme, a été révélée dans le cadre des "Panama papers".
Deux de ses ministres, celui des finances et celle de l’intérieur, apparaissent aussi dans les données connectées à des sociétés offshore.
La révélation de ce scandale constitue un choc pour l’opinion publique islandaise qui pensait que le pays en avait rompu avec les mauvaises pratiques financières des années 2000. A l’époque, l’argent coulait à flots sur la petite île grâce à un secteur bancaire en apparence florissant.
En 2008, cette bulle avait brutalement explosé en quelques jours, mettant l’économie du pays à rude épreuve. Les Islandais avaient alors obligé leur premier ministre à démissionner en descendant massivement dans la rue et plusieurs banquiers avaient ensuite été condamnés.