"Nous voyons dans les hôtels de Barcelone une chute importante des réservations (…). Ce serait très inquiétant si (cette tendance) se consolidait", déclare Juan Rosell au quotidien conservateur ABC, inquiet pour le tourisme, secteur clé de l’économie de la Catalogne, première destination touristique d’Espagne avec 18 millions de visiteurs en 2016, un quart du total.
"Les touristes voient des conflits et des manifestations dans la rue, et ça ne leur plaît pas", affirme Juan Rosell.
"Plus une entreprise est petite, plus elle a de problèmes en Catalogne (…) J’ai reçu des appels et des informations indirectes d'(entrepreneurs) indépendants qui sont très inquiets de la pression et des manifestations dans la rue", dit-il sans plus de précisions.
Le gouvernement catalan dirigé par Carles Puigdemont a organisé le 1er octobre un vote sur l’autodétermination malgré son interdiction par la justice, émaillé de heurts entre les forces de l’ordre et des manifestants déterminés à les empêcher de fermer les bureaux de vote.
Plus de 90% des votants ont dit "oui" à l’indépendance avec 43% de participation, selon les résultats du gouvernement régional, invérifiables en l’absence notamment de commission électorale indépendante.
Les séparatistes envisagent de proclamer l’indépendance de la Catalogne sur la base de ces résultats.
Le gouvernement central dirigé par Mariano Rajoy, qui refuse de discuter avec les sécessionnistes tant qu’ils sont "hors-la-loi", pourrait suspendre l’autonomie de la Catalogne si la proclamation a lieu.
Devant cette situation, "l’inquiétude de mes collègues européens est maximale" et "l’insécurité juridique est terrible", selon Juan Rosell, qui appelle le gouvernement à "faire respecter la loi".
Les entreprises "sont très inquiètes, terriblement inquiètes. Jamais nous n’aurions cru qu’on en arriverait à ce point", poursuit Juan Rosell après qu’une quinzaine de compagnies, dont les deux principales banques catalanes CaixaBank et Banco de Sabadell, ont déplacé leur siège social hors de la région devant l’éventualité d’une sécession.
"Il n’y avait pas d’alternatives possibles" pour les banques qui craignent de perdre la protection européenne si la Catalogne devient indépendante et quitte l’UE, estime Juan Rosell.
Avec AFP