Le coût mondial de la déscolarisation et des lacunes éducatives s’élève à 10.000 milliards de dollars par an pour l’économie mondiale à l’horizon 2030, selon un nouveau rapport de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), publié lundi.
Ce coût est “vertigineux” et à ces considérations financières s’ajoutent “d’importants dégâts sociaux”, affirme Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO, citée dans un communiqué de l’agence onusienne basée à Paris.
Le message de ce rapport intitulé « Le prix de l’inaction : les coûts privés, fiscaux et sociaux à l’échelle mondiale des enfants et des jeunes qui n’apprennent pas » et qui analyse pour la première fois le coût pour l’économie et les conséquences sociétales des carences éducatives est “clair : l’éducation est un investissement stratégique – l’un des meilleurs investissements qui soient pour les individus, les économies et la société dans son ensemble”, souligne Mme Azoulay.
Malgré des décennies de progrès dans l’accès à l’éducation, 250 millions d’enfants et de jeunes à travers le monde sont encore déscolarisés et 70 % des enfants de 10 ans dans les pays à faibles et moyens revenus ne sont pas en capacité de comprendre un texte simple à l’écrit, note le communiqué.
À l’inverse, le rapport estime que réduire de seulement 10 % la proportion de jeunes quittant prématurément l’école ou n’ayant pas acquis les compétences de base permettrait d’augmenter la croissance annuelle du PIB de 1 à 2 points.
Au-delà des considérations financières, le rapport alerte sur les importants dégâts sociaux engendrés par ces carences éducatives, relevant que les lacunes dans l’acquisition des compétences de base sont associées, au niveau mondial, à une augmentation de 69 % des grossesses précoces chez les jeunes filles, tandis que chaque année d’enseignement secondaire contribue à réduire le risque que les filles se marient et aient un enfant avant l’âge de 18 ans.
A l’occasion d’une réunion des ministres de l’Éducation, lundi au siège de l’UNESCO à Paris, en présence du Président du Chili, Gabriel Boric, qui co-préside à ses côtés le Comité directeur de haut niveau pour une éducation de qualité pour tous, Mme Azoulay a appelé les 194 Etats membres de l’Organisation à «respecter leur engagement de faire passer l’éducation d’un privilège à une prérogative pour chaque être humain à travers le monde », note le communiqué.
Pour atteindre l’objectif d’une éducation de qualité pour tous, l’UNESCO formule dans son rapport 10 recommandations, dont œuvrer à garantir à chaque fille et à chaque garçon une scolarité gratuite, financée sur fonds publics, pour une durée de douze années minimum.
Des dispositifs de « seconde chance » doivent par ailleurs être mis en place pour les jeunes qui n’ont pu bénéficier d’une éducation de qualité ou dont l’éducation a été interrompue, plaide le document.