Dans une déclaration à la MAP en marge d’une rencontre-débat sur l’interaction entre l’Islam et les sociétés africaines, tenue cette semaine à Salé, M. Sambe, également auteur de l’ouvrage “Le Maroc Africain: Trajectoires d’une Ambition Continentale” (Janvier 2024), a relevé que le Royaume est aujourd’hui « l’exemple type de cette synthèse entre l’Afrique subsaharienne et le Maghreb, avec une africanité assumée ».
Mettant en exergue la densité et la richesse des interactions qui ont longtemps uni la ville de Fès et les autres cités africaines telles que Tombouctou (Mali) et Ouadane (Mauritanie), l’universitaire et expert sénégalais a expliqué qu’il y a toujours eu une tradition d’échange entre les Ouléma d’Afrique subsaharienne et ceux du Maroc.
Comme exemple de cette relation historique, M. Sambe a cité, entre autres, l’installation à Marrakech du théologien malien Ahmed Baba, venu de Tombouctou à l’époque de Cadi Ayyad.
“Le Maroc est profondément attaché à son africanité et ses relations avec le reste de l’Afrique sont bâties sur une dimension humaine très importante”, a-t-il relevé, notant que le Royaume garde avec les pays d’Afrique subsaharienne une tradition commune de partage.
« En revisitant l’Histoire du Maroc, on se rend compte que le désert n’a jamais été une barrière infranchissable mais une véritable mer intérieure qui a toujours invité à passer d’un rivage à l’autre », a-t-il ajouté, notant que le Royaume a joué un rôle important dans la transmission du savoir au niveau transsaharien.
Cela se manifeste aujourd’hui dans une dimension spirituelle avec la Tarika Tijania, mais également avec « le rôle moteur » que joue le Maroc dans un contexte général marqué par la montée de l’extrémisme, a-t-il souligné.
Il a à cet égard relevé la pertinence du modèle islamique marocain, caractérisé par le choix du soufisme sunnite, du rite malékite et de la doctrine achaarite, pour aider à la prévention et à la lutte contre ce fléau ainsi qu’à la résolution des problèmes liés à la radicalisation.
Et de conclure que ce modèle fait du Maroc « le pays le plus influent” en Afrique subsaharienne.